• De Kverkfjöll à Askja

    De Kverkfjöll à Askja

    Une nuit sans vent ! Quelle aubaine pour profiter d’un vrai repos !

    Le soleil est radieux, et comme nous sommes dans un campement, avec de l’eau à disposition et de quoi évacuer, c’est le moment pour essayer notre sac Scubba pour une première petite lessive ! Bon, alors, ça permet de dépanner même si j’imagine qu’il faudra frotter les tâches avant de mettre les vêtements dedans, mais ma foi, ça fait le travail pour avoir du linge frais. Comme on va rouler un peu ce matin, on suspend directement le linge dans la cellule. Malheureusement, la cellule fermée.. l’humidité reste dedans et le linge peinera à sécher (on s’en rendra compte plus tard).

    Pour le moment, nous nous dirigeons vers la langue de glace qui s’étend au pied du Kverkfjöll. La curiosité du coin, c’est qu’il y a une source d’eau chauffée par le magma qui creuse naturellement le glacier, et forme ainsi un beau tunnel de glace. Une ranger est sur les lieux, surveillant et expliquant aux curieux de quoi il en retourne. En effet, en été, on ne peut pas s’approcher plus près de ce tunnel, car il y a pas mal d’éboulements et le terrain est instable suite à la fonte des glaces. On apprendra par ailleurs que c’est en hiver que l’eau de la source est beaucoup plus chaude ! En effet, l’été, cette eau chaude se mêle à toute l’eau produite par la fonte des neiges et est nettement refroidie (aux alentours de 2 à 4°C).

    On en apprend pas mal également sur le métier des rangers en Islande. Ils sont en effet chargés d’effacer les traces des touristes ne prenant pas la bonne route afin d’éviter que d’autres ne suivent le mouvement… !

    Par ailleurs, le lieu est riche de « pierres-puzzle » comme nous les avons appelées avec les enfants. Hey oui, il n’est pas rare de voir de gros cailloux fendu en deux ou trois très nettement suite aux différences de température, un bon moyen de réviser les différents états de l’eau et de ce que ça peut engendrer !

    Nous quittons les lieux et le tunnel pour retourner nous garer au campement, mais cette fois, pour attaquer une randonnée. Nous commençons fort en grimpette et en mettant les pieds dans la neige (il y en a un qui est ravi, je vous laisse deviner lequel). Nous continuons à marcher à travers des champs de laver tout en contournant les sommets alentours avant de faire une boucle pour revenir au campement et à Wall-E. Quelques 6Km plus tard (à l’origine, cela devait être 9,5Km mais nous avons passé notre tour pour grimper au sommet d’un des volcans, parce que… eh bien, ça prend un certain temps !), nous voici bien installés dans le 4×4, car notre destination Askja, n’est pas la porte à côté et les pistes ne sont pas les routes les plus rapides si nous ne voulons pas brusquer notre véhicule (qui veut voyager loin ménage sa monture comme on dit !)

     

    Les pistes défilent et ne se ressemblent pas pour aller jusqu’à Askja. On navigue sur la Lune, dans le Mordor, avec ce sable noir, parfois zébré de rouge. Le paysage peut paraître chaotique, et tandis que le vent se lève, les mini-tornades de sable balaient le passage, faisant onduler le terrain. De temps en temps, le noir cède la place entièrement au rouge, rappelant alors des souvenirs lointains d’autres contrées sauvages.

     

    Nous arrivons sur le parking d’Askja vers 18H30 après être passé devant le futur campement de la soirée – et surtout la base des secours (ils ont de sacrés véhicules !). A vrai dire, si l’on doit être coincé dans un gué, c’est plutôt le bon endroit !

    Cette fois-ci, nous prenons un petit goûter en nous préparant, et levons le toit de la cellule, ouvrant un peu les fenêtres du haut pour laisser passer l’air afin de permettre au linge de ne plus se noyer dans sa propre vapeur d’eau. On met les chaussures, je prends les bâtons car il va falloir marcher au moins 2Km dans la neige.

    Alors… comment dire ? 2Km à pied, ça va normalement vite, mais c’est une toute autre histoire avec la neige ! Les deux mille mètres semblent interminables car on ne voit pas la destination et le chemin est certes balisé, mais parfois les petits poteaux sont difficiles à trouver dans ce blanc aveuglant. En plus, Sam se met à saigner du nez sans que ça ne veuille s’arrêter… Mais le voyage en valait la peine car nous arrivons à ce qui rend cet endroit si célèbre : il s’agit d’un volcan au creux duquel se trouve un lac, dont l’eau est chauffée par ce même volcan. Les eaux sont d’un turquoise laiteux, et une odeur de souffre flotte dans l’air. Il paraît que lorsqu’on met la tête sous l’eau, on entend le bruit du volcan.

    Mais pour y accéder, il faut descendre une pente Vraiment glissante et bien verticale. Vu comment se débrouillent ceux qui s’y baignent tout en bas, je reste en haut avec les garçons et Sam y va donc seul. L’eau est aux alentours des 20°C ! Et apparemment, la baignade soigne son nez !

    On l’attend tranquillement, observant et commentant, tout en regardant comment il se débrouille pour remonter. Et nous faisons ensuite demi-tour. A 22H, nous baissons le toit du 4×4 (le linge se porte beaucoup mieux ! Il est preeeeesque sec) pour mener notre véhicule au campement (qui se révélera être le plus cher d’Islande qu’on ait fait pour… aucun service !). En plus, cette fois, le vent a décidé de montrer qu’il était bien présent et souffle à tout rompre. On observe les tentes qui se plient tout en compatissant très fort avant de prendre un petit repas et de se mettre au lit ! La journée fut fort remplie !