Catégorie : Vieux Carnets

  • Dynjandi, renards et baleines

    Dynjandi, renards et baleines

    Si hier nous nous étions endormis la tête dans le brouillard (bien épais en plus), cette fois-ci, nous voici avec un soleil radieux.

    On décide de donner une autre chance aux falaises de Látrabjarg pour nous révéler ses macareux, mais le vent est puissant et aucun volatile n’est visible. Tant pis, on se balade un peu le long de la falaise. Avec le temps dégagé, l’horizon est à nous, et on espère voir des baleines au loin. Les jumelles restent à portée de main !

    Après s’être dégourdis les jambes ainsi, nous réattaquons la route des fjords et quittant notre cul-de-sac pour continuer encore plus au nord, afin de faire un beau tour. Sam est ravi, ses yeux pétillent, les photos pleuvent ! On rigole avec les garçons de savoir combien de kilomètres on arrivera à faire avant un nouvel arrêt ! (spoiler : pas beaucoup !).

    On s’arrête à Patreksfjördur pour faire le plein d’essence et laver Wall-E. Pour le coup, Sam n’y va pas de main morte, car il prend une lance-incendie mise à disposition pour faire le nettoyage. ça ne rigole pas ! L’eau s’infiltre par les petits espaces entre les joints ! On est trempés, même à l’intérieur ! Heureusement qu’il fait beau et qu’on va vite sécher !

    On continue jusqu’à Potturin, une source d’eau chaude. Il y a quelqu’un dans le bassin, alors on le laisse profiter, et nous on mange en attendant avant de rejoindre la cabane (avec douche chaude !). Le bassin est admirablement bien aménagé en 4 petites piscines différentes, où on choisit sa température. En plus, on peut s’allonger tout en regardant le panorama du fjord, c’est royal ! On guette les baleines en étant au chaud et au soleil. On y reste longtemps, on en profite à fond ! Plus loin, il y a même des tonneaux d’eau froide si on veut réactiver la circulation sanguine.

    Malgré tout, il faudra bien en partir à un moment ou à un autre. Heureusement que les journées sont longues en Islande ! On reprend la route en traversant les cols de montagne, les panoramas des fjords, la route est si belle ! On va ainsi jusqu’à la cascade de Dynjandi. Elle est énorme. Il y a onze ans, on pouvait grimper sur un petit sentier glissant en s’arrêtant au bord de la route. A présent, il y a un énorme aménagement de parkings, de tables de pique-nique, de toilettes, et des plate-formes…. Il faut bien car les paquebots de croisière s’y arrêtent et des zodiacs font des allers-retours en déversant ainsi un flot continu de touristes. Ah bah, je comprends les infrastructures pour tenter de préserver la flore du coin et éviter que les touristes ne dérapent et piétinent tout !

    On prendra le goûter avant d’avoir un choix de route à faire : un tunnel de 5Km ou une piste réservée aux 4×4 de 70Km ? A votre avis ?

    Bingo ! Nous voici à tourner sur la piste très peu fréquentée. Mais on s’arrêtera bien vite car on vient d’apercevoir deux renards arctiques qui dévalaient la route en se chamaillant ! On prend les jumelles, on les observe ! D’un coup, tout le monde est sur le qui-vive.

    Finalement, on laissera nos renards, mais on les « troquera » par deux baleines Minke qui nagent paresseusement dans le fjord, suivant le sillage du bateau de croisière. Les jumelles travaillent !

    En tout cas, la piste est vraiment faite pour les 4×4, les petites voitures n’ont aucune chance pour prendre cette piste. Mais il est déjà très tard, pas moins de 21H ! Comme il n’y a pas trop de bas-côté sur cette piste, on se pose près d’une maison abandonnée, en espérant qu’il n’y ait pas de fantôme qui viendrait nous hanter cette nuit !


  • Le plus à l’ouest de l’Europe

    Le plus à l’ouest de l’Europe

    Le soleil nous a rejoint dans notre périple, et nous commençons les panoramas des fjords avec une belle lumière !

    Les paysages côtiers se suivent mais ne se ressemblent pas ! Chacun est source d’émerveillement et nous avançons petit à petit entre route et arrêt photo. Il n’y a pas à dire l’Islande est très photogénique !

    On arrive pour manger à Hellulaug, une source d’eau chaude convoitée par Sam. il s’agit d’un bassin aménagé au bord de la mer. On pensait y être seuls au vue de la route pour s’y rendre, mais pas du tout ! On mange en attendant que la place se libère, et les garçons profitent de faire trempette ! Le bassin est à 40°C, coincé entre les rochers, sur la plage. Avec une belle journée comme ça, la vue est magnifique.

    Il faut tout de même reprendre la route, en direction de Látrabjarg (à partir de la bifurcation, ce sera forcément un aller et retour).

    La route est parsemée de petites merveilles. Bon, tout d’abord, on s’arrête au bateau échoué de Gardar. Comme ils ne savaient pas quoi en faire, ils l’ont posé là, où il vieillit doucement.

    Puis, on tourne pour prendre une piste de montagne (bien entretenue ceci dit) qui grimpe durement (et descend tout autant), pour nous rendre à la plage de Raudisandur. Le sable est rose et la plage s’étend à l’infini. On pourrait marcher des kilomètres sur cette plage toute plate, alors que pour s’y rendre il fallait traverser une énorme montagne. Incroyable ! Qui aurait pu penser que derrière se cachait ce paysage ?

    Evidemment, ce n’est pas la seule plage sur la route, et à chaque détour de fjord, on a quelques morceaux de plage de sable blanc laissant rêveur.

    On arrive vers 19H à Látrabjarg, célèbre pour ses macareux. On traverse doucement le petit village juste avant où fleurissent les panneaux « private » et de faire attention en roulant. Là aussi, je ne peux que penser qu’ils ont pâti du succès de l’Islande. Combien de personnes se sont crues tout permis, à rouler à fond sur l’unique route toute biscornue ? Le camping gratuit derrière la falaise a été fermé, transformé en arrêt toilettes et parking juste.

    On ira quand même jusqu’à la falaise, et malheureusement, il n’y aura que quelques macareux. Ils ont dû tous rentrer avec le vent qui s’est levé ou sont encore en mer. Sachant aussi qu’on approche de la date où ils vont quitter l’Islande pour aller passer l’hiver en mer, les bébés étant suffisamment grands. Bon, tant pis, on ne peut pas faire un jackpot à tous les coups, et on ne peut pas dire qu’on n’a pas vu de macareux avant. Mais on est bien contents de ne pas avoir attendu Látrabjarg pour en voir !


  • A l’attaque des Fjords de l’Ouest

    A l’attaque des Fjords de l’Ouest

    Ce matin, nous voici dans les nuages. Le brouillard de mer enveloppe toute la péninsule et aura du mal à partir. Dans tous les cas, pas de relief en prévision pour grimper au-dessus.

    Tout d’abord, nous allons jusqu’au mont Kirkjufell, non loin de sa cascade Kirkjufellsfoss. Je n’étais pas au courant, mais apparemment, c’est un spot très prisé depuis qu’un célèbre photographe sur les réseaux sociaux en a fait une photo. Résultat, tout le monde veut faire la même ! En un sens, c’est rigolo de tous les voir s’aligner sur le même point pour avoir exactement le même angle de vue, alors qu’à la base, rien ne distingue vraiment cette cascade. C’est surtout le mont et sa drôle de forme qui est remarquable. Nous continuerons un peu plus loin, où un lac s’étend. Il y a énormément moins de touristes (puisque tous sont regroupés pour faire la photo et s’en vont), alors que le reflet de la montagne dans ce dernier est tout aussi joli.

    La balade fait du bien, même si elle était assez courte, car nous devons rejoindre Stykkishólmur, la plus grande ville de la péninsule (avec pas moins de 1100 habitants !). Ici, on trouve un petit garage qui répare notre pneu en à peine 20 minutes ! Pas besoin de rendez-vous, ni rien ! On fait des courses au Bonus du coin, avant de se poser près de l’école pour déjeuner. Comme souvent, l’école possède une cour ouverte avec des jeux à disposition tout le temps, dont le fameux trampoline géant ! Les loulous en profitent un maximum. Il y a même une tyrolienne !

    Sur la route, Sam aperçoit des gens en train de cueillir des petites choses sur le bas-côté. Ah bah oui ! Il y a un tapis de myrtilles qui s’étend ! Ni une ni deux, nous voici avec nos petits pots pour les ramasser à la main (eh non, nous n’avons pas de peigne avec nous !). On en fait quand même une bonne réserve (arrivera-t-on à tout manger ??). Et c’est ainsi que nous quittons la péninsule ouest pour de bon.

    La route nous conduit plus au nord, en direction des fameux fjords de l’ouest (ou plutôt du nord-ouest). On a décidé de prendre le goûter près d’une source chaude, la Guðrúnarlaug. Il s’agit d’un petit bassin bien aménagé en pierres, avec même une petite maison de type viking pour se changer. Elle tient son nom de l’héroïne de Saga Guðrún Ósvífrsdóttir, qui se baignait à cet endroit même, comme décrit dans les textes.

    Les Islandais lui ont bien rendu honneur, cette source est vraiment jolie. Evidemment, la fréquentation y est élevée et malheureusement, on n’est pas seuls. De plus, beaucoup ne respecte pas vraiment les lieux, et utilisent le derrière de la cabane comme des toilettes sauvages… Enfin, au moins, les enfants en profitent bien, l’eau est à 40°C, pas moins !

    Après la petite baignade, nous voici en train d’attaquer notre premier fjords (à chaque fois, il faut bien compter 100Km !). Ils sont grandioses, hauts et impressionnants ! On est éberlués d’une certaine manière par les gens dont la ferme se situe en plein milieu, et doivent rouler au minimum 200Km pour aller faire leurs courses ! A chaque fois, il n’y a qu’une ferme ou deux, et il faut donc aimer l’isolement (surtout en hiver !) et pouvoir se débrouiller sans assistance immédiate ! Cela laisse songeur. A moins qu’ils ne soient là que l’été ? C’est une possibilité après tout !

    Bon, qui dit fjord, dit route assez unique, et peu d’embranchements, mais grâce à Esteban nous trouverons un petit endroit discret et isolé près de la mer. C’est l’heure de faire un gâteau avec nos myrtilles ! L’odeur doit être alléchante car un phoque vient nous observer un certain temps !


  • Dans les environs du Snæfellsjökull

    Dans les environs du Snæfellsjökull

    Après un tri nécessaire des pierres ponces, nous partons en direction des falaises au sud de la péninsule.

    On commence tout d’abord par Gatklettur, qui rassemble un relief vertigineux et énormément d’oiseaux nicheurs sous le soleil du matin, avant de rattraper le brouillard à Lóndrangar.

    Entre les arches impressionnantes, les piliers de lave, les mouettes piailleuses et la brume de poix, le paysage est pour le moins mystique.

    Nous allons par la suite faire un petit arrêt à Djùpalonssandur. Il s’agit d’une plage que nous avions arpenté il y a onze ans où se trouvaient les pierres-étalon permettant de déterminer quel poste vous alliez occuper en tant que pêcheur, ainsi qu’une petite épave de bateau. C’est peut-être là où on se rend compte que l’activité touristique n’est plus du tout la même. Il y a onze ans, nous étions seuls avec les pierres bien alignées sur le sol. Tandis qu’à présent le lieu est très fréquenté et les pierres-étalon ont disparu ! De plus, le lieu est plus facilement accessible avec toutes les passerelles de bois et les escaliers.

    Nous marchons jusqu’à Dritvik pour manger, et de loin, nous observons un phoque nager dans la baie. Mais surtout le brouillard qui s’avance petit à petit vers nous, sans faiblir.

    Nous quittons par la suite les rivages sculptées par l’océan pour nous rendre au cratère du Saxhóll. Comme il amène pas mal de monde, ils sont en train de l’aménager : le cratère a été creusé pour accueillir le parking, un escalier a été monté pour grimper au sommet, et ils sont en train de mettre des plateformes de bois pour que les gens puissent admirer le centre du cratère. Que d’aménagement pour un petit volcan. En tout cas, c’est l’ascension la plus rapide que nous ayons faite d’un volcan ! A peine 5 minutes !

    Nous roulons par la suite jusqu’à Helissandur pour faire le plein d’eau avant de revenir sur nos pas jusqu’à la péninsule de Óndverdarnesviti. Alors, si à la base, c’était le petit phare coloré au milieu du brouillard qui semblait être la curiosité du coin, notre attention est bien vite entièrement accaparée par la vision d’un jeune renard arctique peu farouche qui vagabonde dans les rochers à la recherche de crustacés et autres oeufs ! C’est notre tout premier ! A priori, comme la majorité des renards arctiques d’Islande, il s’agit d’un renard bleu, qui vient de quitter ses parents pour trouver son territoire. Incroyable ! Très bientôt, nous voici à la recherche des informations disponibles pour en apprendre plus sur le renard arctique. On en discute encore quand nous faisons un petit arrêt à la plage de Skardsvik, dont le sable n’est pas noir !

    La journée s’avance, et nous prenons les pistes qui mènent au pied du fameux Snæfellsjökull, rendu célèbre par Jules Verne et son fameux voyage au centre de la Terre. La route grimpe et finalement, nous passons au-dessus du brouillard ! Un magnifique soleil nous accueille et un beau ciel bleu ! Et on peut évidemment voir le volcan dans toute sa splendeur !

    On se dit que ce serait pas mal de se trouver un endroit où se poser dans le coin plutôt que de retourner dans la purée de pois en contrebas…. Il n’y a personne dans les environs (hormis un allemand tout au pied du volcan), alors adjugé vendu ! Le cuistot nous prépare des hamburgers et nous profitons de cette belle soirée !

     


  • Gerduberg et Eldborg

    Gerduberg et Eldborg

    On débute la journée en se dirigeant vers les falaises du Gerduberg.

    On les aperçoit de loin, car d’un coup, les colonnes de basalte bien alignées surgissent de la plaine. Normalement, on ne devait faire qu’un petit stop, mais finalement, la balade est égayée par du picorage de myrtilles qui poussent au pied de la falaise. On longe ainsi tout le long pour finalement grimper en haut et redescendre un peu plus bas. C’est amusant en un sens car les colonnes font l’effet de marche d’escalier pour un géant, car une fois en haut, le plateau est vraiment tout plat !

    Après ce petit aller-retour, nous nous arrêtons près d’un camping qui est également le point de départ d’une randonnée de 7Km (aller et retour) pour se rendre au sommet de l’Eldborg, un volcan qui remplit toutes les caractéristiques du beau cratère. La journée est belle, la balade assez simple, vu que la plupart du temps, nous suivons un sentier sans difficulté réelle. Ce n’est qu’au pied de l’Eldborg qu’il faut se mettre à la grimpette !

    Nous mangeons tranquillement sur les hauteurs, faisant voler le drone et profitant des rayons du soleil.

    Nous retrouvons Wall-E pour nous rendre à la plage de Ytri-Tunga, réputée pour ses colonies de phoques.

    Pourtant, en arrivant, une terrible odeur assaillent nos narines, ainsi qu’une masse énorme et informe. Ce ne sont pas des phoques non, mais bel et bien le cadavre d’une baleine échouée ! Elle se décompose lentement sur la plage et vu la taille (grosse mais pas si énorme que ça pour une baleine), on se dit qu’il doit s’agir d’une minke. L’odeur pique vraiment le nez, mais la curiosité est trop grande et nous faisons le tour pour observer le corps.

    Après cela, nous poursuivons le long du sable pour voir finalement les fameux phoques qui se prélassent sur les rochers. On traverse pied nu un ruisseau de mer pour aller les observer de plus près en laissant la garde de nos chaussures à Esteban qui ne voulait pas s’approcher plus. On prend notre temps et…. on n’avait pas vérifié si la marée était montante ou descendante ! Résultat, Esteban sauve nos chaussures ! L’eau m’arrivait à peine aux chevilles à l’aller et voilà qu’au retour elle rase mes fesses ! Jarod ira sur les épaules de son père et en ressortira tout sec de l’aventure !

    Le temps de remettre les baskets, les phoques nagent déjà dans le bras de mer que nous venons de traverser. Plus loin, on les voit taper l’eau avec leur queue. Le coup est puissant et le bruit intimidant ! Personne n’a envie de se faire assommer par un phoque !

    Nous prenons largement le temps pour marcher le long de l’océan, le vent faisant heureusement sécher à toute allure les pantalons mouillés, avant de reprendre la route à la recherche d’une piste pour se poser.

    Finalement, après un petit passage de gué, nous trouverons notre bonheur… un endroit où nous avions dormi il y a onze ans de ça !

    Mais ce n’est pas la plus grande surprise : en descendant, Esteban entendant un pneu siffler. Pas de doute, le pneu a un trou !

    Ni une, ni deux, Sam s’attèle à changer le pneu et découvre le responsable : un gros vilain tout petit clou ! Et quitte à être les mains dans la graisse, Sam continue à faire de l’entretien, tandis que les enfants font des courses de pierres ponces avec le ruisseau à côté !