C’est sérieux ce matin ! Il faut être à l’heure pour la loterie matinale qui a lieu tous les jours pour avoir peut-être une chance d’avoir le droit de marcher jusqu’à la fameuse The Wave ! Cet endroit où la roche rouge a pris la forme d’une vague… L’accès est réglementé pour y aller et les personnes sont choisies par loterie (soit sur internet en payant 5$ à chaque fois, et on a perdu, soit à Kanab où c’est gratuit).
Alors, on remplit notre petite fiche de participation (en disant combien de personnes nous sommes dans le groupe, et là si un groupe de 10 est tiré, c’est fichu !) et on s’assoit sur les chaises en attendant le début du tirage. Nous avons le numéro 13, quel coup du sort !
9H, le tirage au sort commence. La ranger tourne une véritable roulette manuelle. Et malheureusement, le 12 est sorti, pas le 13. Nous restons donc sur le carreau en regardant les vainqueurs quêter des infos auprès des employés des parcs. Bon, aussi, il y avait 57 personnes présentes, ce qui est pas mal et nous laissait moins de chance (selon les jours il y a moins de présents).
Bon, on ne reste pas sur cet échec car nous avions un plan de secours ! Voir The Wave, mais sa version toute blanche que l’on va appeler White Domes.
Pour cela, on se dirige vers Colorado City, une ville dont la majorité des habitants sont des mormons pratiquants. On remarque forcément tout de suite la mode assez spéciale des mormons : des robes et des chemises et des pantalons sortis tout droit de la petite maison dans la prairie. Saisissant…. De là, on prend une piste en très mauvais état.
Il faut savoir que les habitants du coin laissent exprès cette piste pourrir. Cela permet de faire rebrousser chemin aux non-connaisseurs, aux indésirables et laisser le lieu de leur balade dominicale assez privé, d’ailleurs, il est déconseillé de faire cette balade le dimanche, à moins que vous ne vouliez être regardé d’un drôle d’air… Bref, cette piste nous mène au début du Water Canyon, où coule une rivière. L’eau est fraîche et rafraîchit l’atmosphère, c’est bien pratique pour marcher dans la chaleur !
Et quand on arrive au bout de ce canyon, c’est tout simplement magnifique… L’eau coule sur la roche, offrant nombre de minuscules cascades et ruisseaux. On mouille les mains, la nuque et les chapeaux en savourant le lieu. Mais nous n’en sommes qu’au quart de la balade : voici que nous grimpons sur les roches, prenant de la hauteur, allant au delà du canyon pour ensuite commencer la grimpette du flanc.
Et là ! Ouille !! Les cuisses en prennent un coup ! Il faut dire que la pente est raide, le chemin étroit et parfois l’escalade est nécessaire. J’ai toutes les peines du monde à comprendre comment Sam arrive à le faire en ayant un enfant dans le dos !
Pfiou ça y est, nous voici au sommet du canyon. On s’arrête sur cet endroit plat pour manger. Nous avons parcouru le plus dur, enfin je crois. La pause est bien méritée !
A présent, les choses sérieuses commencent : il n’y a pas de chemin (enfin pas « vraiment ») et il va falloir s’orienter au GPS. On espère juste que le téléphone de Sam aura assez de batterie pour tenir jusqu’au bout ! Il nous fait traverser le sommet du canyon pour rejoindre de nouveau la rivière en contrebas, qui ressemble plus à un ruisseau actuellement (mais vu le lit, quand il pleut ça doit donner niveau débit !). Nous crapahutons dans la pampa, escaladons les rochers rouges…
Et là, un point tout là-bas, nous apercevons White Domes ! Après un passage délicat, nous arrivons dans cette zone restreinte où quelques roches blanches ont pris la forme de vagues spectaculaires, assez lisses. Pourquoi là et pas ailleurs ? On ne le saura jamais. Mais nous avons l’endroit pour nous seuls. On s’installe, on s’assoit, on grimpe, et on prend le goûter au milieu de ce phénomène naturel de toute beauté. Nous sommes ravis de nos efforts et respirons l’air frais.
Mais voilà, la journée avance, et nous devons prendre le chemin du retour. La descente est plus rapide et le GPS est vraiment utile pour retrouver le chemin du retour, notamment le point où début la descente du flanc du Water Canyon, car ce lieu passe vite inaperçu au milieu de toute cette végétation…
Nous arrivons au fond du canyon, où nous ferons une petite pause pour qu’Esteban puisse patauger dans l’eau fraîche. Quand le soleil déserte le canyon, nous repartons en attrapant quelques mûres au passage et arrivons jusqu’à la voiture. Des locaux se baignent juste à côté. On fait un peu la conversation, ils ont tôt fait de nous dire qu’ils ne font pas parti de la communauté religieuse, mais ceci dit, s’ils connaissent le Water Canyon, ils ne savent pas que White Domes, petite merveille, se trouve non loin de leur maison. Ceci dit, ils constatent qu’il y a de plus en plus de voyageurs, la faute à internet qui rend cette balade assez célèbre.
Au final, pour cette randonnée, nous aurons utilisé 6L d’eau (sur 8 emmenés), nous aurons fait 700m de dénivelé et nous aurons totalisé 11Km de marche à pieds !
Ce soir, nous allons dans un camping self-payed : on met une enveloppe dans une boite avec les sous pour la nuit. Le Ponderosa Grove n’a certes pas de douche, ni eau, mais il y a des toilettes sèches, des emplacements à n’en plus finir pour mettre sa tente, et personne aux environs. Il vaut bien ses 5$ surtout que le lieu est impeccable ! Esteban aura droit à son bain (nous avons assez d’eau dans le coffre pour cela !) et nous, une toilette de chat bien rapide.
Enfin, après un bon repas, on se roule dans les sacs de couchage et éteignons nos quelques lumières pour une bonne nuit.