« Mesdames et Messieurs, nous allons arriver, il faudrait que vous partiez de vos cabines pour qu’on puisse nettoyer tout ça tout ça et qu’on parte de suite dans l’autre sens ! »
Bon, c’est pas tout à fait ça, mais c’est en gros ce qu’on entend en Féroéen, en Allemand et un peu en anglais sur le bateau dès le petit matin. Enfin, nous, on avait prévu, donc on est sur le pont du bateau en train de manger nos tartines du matin, sous le soleil (frais), mais aux premières loges pour apercevoir les premiers contours de l’Islande.
Le ciel est bleu, le soleil est vibrant et bientôt, nous apercevons les glaciers fièrement debout face à l’océan. Une certaine effervescence commence à se faire sentir sur le bateau tandis que le port de Seyðisfjörður se rapproche de nos yeux. Et avec lui, la liberté de vadrouiller partout à la découverte des moindres recoins de l’île. Dès que nous en avons l’autorisation, nous rejoignons notre véhicule tout en nous contorsionnant à qui mieux mieux en évitant de nous mettre quelques graisses dessus. Le chemin est plein d’obstacles et il y a vraiment peu d’espace entre chaque véhicule… !
Le grand moment de tourner la clé du moteur arrive. Et ouf.. ! Celui-ci vrombit et nous démarrons, tournant et quittant le bateau, notre sésame vert comme quoi nous avons bien nos vaccins mise en avant pour qu’on puisse nous mettre sur la bonne file de sortie… et ça y est ! Nous voici sur le plancher des vaches islandais, le vent des vacances soufflant sur nos visages.
Mais pour bien poursuivre le voyage, nous commençons par nous.. garer. Hey oui, quoi de mieux qu’un peu de rangement dans le 4×4 ? Hey oui, notre cabine est un peu encombrée des affaires du bateau, et nous voici à remettre chaque chose à sa place. C’est aussi le moment de se dégourdir un peu les jambes.
Seyðisfjörður accueille des gros bateaux, mais au final, il s’agit d’un petit port. Néanmoins, il se caractérise par une jolie rue de pavés colorés menant à une jolie église. Nos yeux en prennent plein les mirettes et nous respirons à grands poumons, tout en observant nos comparses de traversée quitter la ville, commencer des emplettes ou prendre un café.
Après ce petit tour, nous prenons la route pour quitter ce fjord. Mais assez vite, nous nous arrêtons car nos yeux ont aperçu sur le bord de la route une jolie cascade (et nous ne sommes pas les seuls à faire l’arrêt). Gufufoss fait de l’oeil à tous les nouveaux arrivants, leur offrant un peu des merveilles que l’Islande recèle. Le soleil est magnifique, les couleurs vertes se mélangeant au cours d’eau bleu fait vibrer la corde sensible de nos âmes.
Allez, ce n’est pas tout ça, mais il faut quand même que l’on avance un peu. Wall-E, notre 4×4, commence à grimper la longue route montagnarde qui serpente et nous atteignons assez vite le haut du glacier. Le moogle est ravi, car dès le premier jour, le voici en train de marcher dans la neige. D’ailleurs, le vent se fait bien plus frais au contact de cette dernière !
Nous redescendons de l’autre côté de la montagne afin d’atteindre la ville de Egilsstaðir, bien plus grande que notre premier port et à la croisée de plusieurs routes. De ce fait, on y trouve des supermarchés un tout petit peu plus grand qu’à Seyðisfjörður. Enfin, « supermarchés », c’est un peu un équivalent des franprix chez nous, sauf qu’ici, ça s’appelle Bonus ou Netto (et quelques autres aussi). Mais on va pouvoir prendre un peu de frais !
Peu après, nous faisons une petite visite à l’office du tourisme. Enfin non, on va dire l’accueil du camping de la ville qui a décidé de remplir cette fonction en proposant des dépliants du coin.
Nous y découvrons donc une des légendes locales, qui va quand même marquer une grosse partie du voyage des garçons. Il s’agit de l’histoire du Ver de Lagarfljót. Le Lögurinn ou Lagarfljót (quand on le double avec le cours d’eau qui le traverse), est un grand lac de la région Est de l’Islande. En fait, il est même pas très loin de Egilsstaðir. Il est dit qu’il y a bien longtemps, une fille du village avait trouvé une broche d’or. Celle-ci avait entendu dire que si on enfermait un objet précieux avec une limace dans une boîte, la richesse serait au rendez-vous, donc, c’est ce qu’elle fit. Elle posa la boîte et revint quelques jours plus tard. Or, ce ne fut pas l’or qui se mit à grossir, mais bien la limace qui commença à devenir monstrueuse. Prise de peur, la fille jeta la boîte avec la broche et la limace dans le lac.
L’histoire ne s’arrête pas là : la limace (ou le Ver.. ou le Serpent… ou le Dragon en gros) continua à grossir, prenant toute la place de l’énorme lac et il commença à manger les habitants du coin. Désespérés, ces derniers firent appel au Peuple Caché, les priant de leur venir en aide, ce qu’ils firent. Une bataille acharnée commença, et au final, le Peuple Caché ne réussit pas à vaincre le Ver, mais néanmoins, ils purent l’entraver. Ainsi, la tête et la queue sont clouées au fond du lac. Le Ver ne peut donc plus se nourrir des humains du coin, ouf ! Mais de temps en temps, on peut apercevoir quelques parties de son dos remonter à la surface !
Ce récit trotte dans la tête des garçons, tandis que nous remontons vers le nord puis à l’est, vers une enclave du nom de Hafnarhólmi. On le sait, il s’agira d’un aller-retour, mais nous allons alors à la rencontre d’une colonie de macareux ! La route est longue mais en vaut la peine.
Que dire de ce ballet volant, où ces petits oiseaux au bec coloré ne cessent d’aller et venir, cherchant des petits poissons pour nourrir leur progéniture. De plus, ils ne sont guère peureux, car malgré le monde, ils ne se cachent absolument pas et profitent eux aussi de la belle journée. Heureusement, il y a quelques règles sur place à respecter pour leur bien-être, car même s’ils ne sont guère farouches et enchantent tous les photographes, il faut faire calme et silence, et ne pas passer par-dessus les barrières. Nous les observons pendant deux bonnes heures avant de partir dans l’autre sens, afin de trouver un endroit où se poser.
La soirée avance, et nous commençons à nous rendre bien compte que le soleil n’est plus très près de se coucher, les journées sont fort longues et permettent ainsi d’en profiter un maximum. Même si nous l’apprendrons bien vite, le vent se lève malgré tout vers 18H, un tantinet plus fort, un tantinet plus froid. Nous fûmes fort productifs durant ces premières heures en Islande et nous pouvons donc dormir sur nos deux oreilles pour récupérer du début de notre périple !