Auteur/autrice : Ju

  • Samedi 23 Juillet : Sossusvlei

    La Dune...

     

     

     

    Le réveil se fait plus tôt que d’habitude, car nous devons être à l’entrée du Namib-Naukluft Park dès l’ouverture, c’est-à-dire au lever du soleil, soit 7H. Nous ne sommes heureusement qu’à 45min en voiture, ce qui fait que nous attendons à l’entrée. Les touristes sont déjà au rendez-vous, et la plupart prenne leur petit déjeuner.

    Dès que les portes sont ouvertes, il faut filer pour acheter le permis d’entrée, 80 dollars namibiens et 33 dollars pour la voiture. Il y a évidemment pas mal de temps d’attente, de queue, le premier arrivé, le premier servi ! Mais une fois les formalités faites, à nous le désert du Namib !

    Nous conduisons sur la route en admirant les premiers sables rouges, les dunes qui commencent à devenir de plus en plus impressionnantes sur un fond de ciel bien bleu. Le contraste est saisissant et ravit nos mirettes.

    Ce n’est pas tout, mais on va profiter un peu de notre permis ! Nous commençons notre journée par l’ascension de la dune 45 (45 parce qu’elle se situe à 45Km de l’entrée du parc). Dune peu haute, elle est assez facile d’accès pour marcher sur sa crête, c’est ce qui la rend si populaire. C’est un bon entraînement aussi pour savoir si vous êtes motivés à grimper plus de dunes ! Il faut savoir que ce n’est pas si simple que ça de grimper sur du sable (heureusement le matin, le sable est froid, donc plus compact). Mais du haut, on peut admirer le fabuleux panorama des dunes voisines et on se sent d’un coup tout petit ! Le sable rouge est doux, parfait, et glisse dans la paume de la main.

     

     

    La Dune 45

     

     

    On redescend (en trente secondes !) pour nous rendre au cœur de Sossusvlei où nous laissons la voiture sur le parking, le reste de la piste ne lui étant pas accessible.

    De là, nous partons tout d’abord à pieds pour Hidden Vlei, un salar caché au creux des dunes à 2Km de là. Nous marchons au milieu du désert, totalement seuls, en plein silence. Un moment savoureux à apprécier à sa juste valeur.
    Sur le chemin, quelques springboks et notamment un oryx nous accompagneront jusqu’à la fin du parcours. Nous sommes alors tout en haut d’une dune pour contempler le blanc du salar, avec ses arbres morts disparates. Tandis que nous le contemplons du haut, il n’y a que Sam qui s’en va tout en bas pour approcher de près ce lieu. Bon, il rigolera moins pour remonter mais au moins il en profite jusqu’au bout.

     

     

    Hidden Vlei

     

     

    Demi-tour pour rejoindre la voiture à présent. De là, nous partons pour Dead Vlei, toujours à pieds. Les 4×4 peuvent rejoindre le site par la piste ensablée, mais nous, nous devons faire les 7Km à pieds (la navette est à 10euros par personne, faut pas pousser non plus !).
    Pour faire plus court, nous traversons le désert en diagonale, afin de ne pas faire les détours de la piste. On gagne quand même un petit kilomètre, c’est toujours ça !

    En 1H, nous rejoignons un salar rempli d’eau, chose exceptionnelle dans le coin ! Nous nous posons pour manger en contemplant ce paysage unique, avec cet arbre mort noyé par de l’eau qui n’est pas absorbée par la terre sèche du coin.

     

     

    Salar rempli d'eau

     

     

    Dead Vlei est juste derrière la grande dune qui nous contemple. Sagement, nous la contournons pour arriver à voir ce magnifique salar blanc. En contemplant les dunes rouges, la terre blanche, les arbres morts noirs, il y a un goût de fin du monde… Nous attendons les garçons du haut de notre point de vue tandis qu’ils sont partis marcher tout en bas sur le salar.

     

     

    Dead Vlei

     

     

    Il est temps de penser au retour. Et les garçons nous préparent une surprise : pourquoi contourner la dune ? Il suffit juste de grimper !

    L’exercice est extrêmement difficile : en plus d’être bien plus grande que la dune 45, nous la prenons également de front, sur du sable qui a déjà bien chauffé au cours de la journée. Mais quelle idée ! On avance d’un pas et on s’enfonce de 5 en arrière ! Les jambes ne veulent absolument plus nous porter pour cette escalade. Avec un peu d’aide de la part de Sam, j’arrive au bout pour contempler la vue. Si on n’avait déjà plus de souffle, aucun doute que l’air nous manquerait en apercevant cette vue !

    C’est avec une bonne fatigue dans les jambes que nous repartons rejoindre la voiture, après avoir fait quelques 18Km… Nous avons même un peu d’avance sur l’heure d’arrivée, de quoi partir l’esprit tranquille du parc qu’il faut avoir quitté au coucher du soleil. Il nous reste en poche juste assez pour mettre un peu d’essence dans la voiture.

    Ce soir, nous ferons donc camping sauvage dans une zone de jeu pour les 4×4. Toilette de chat pour enlever le sable et la sueur et du riz pour calmer l’estomac vide autour d’un bon feu de bois…


  • Vendredi 22 Juillet : Le Naukluft Mountain Zebra Park

    A l'aide !

     

     

     

    Nous quittons le plus tôt possible Helmeringhausen, qui n’est en fait que cette ferme-camping. Oui, en Namibie, c’est considéré comme une ville, que voulez-vous ? Et nous partons pour Haltatiote où nous devons trouver de l’argent. La chance n’est pas avec nous. Le seul distributeur automatique de la ville est cassé et la banque de la ville ne prend pas nos cartes bleues internationales. Nous devrons faire avec ce qu’il nous reste.

    Nous nous remettons en route pour Bullsport, en espérant y trouver une source d’argent, mais là encore, Bullsport n’est en fait qu’une ferme faisant chambre d’hôte… Tant pis !

    Les poches quasiment vide, nous partons rejoindre le parc national du Naukluft Mountain Zebra Park. L’entrée n’est pas payante, ça nous arrange bien. Il y a pas mal de randonnées à faire dans le coin, mais nous ferons la plus courte qui porte le doux nom d’Olive Trail. 11Km de prévu pour cet après-midi.

     

     

    Au creux de la rivière

     

     

    La balade commence par grimper le flanc du plateau, pour continuer dessus. C’est ici que nous ferons notre pause repas, en admirant le panorama. Puis, elle redescend en suivant le lit asséché de la rivière.
    Si la montée fut ardue, la descente également ! Les grands rochers n’avaient que peu de prises souvent et sans l’aide des garçons, nous, filles de petite taille aurions eu du mal à continuer toutes seules ! Sans parler que vers la fin de la balade, une descente à pic donnant sur de l’eau marécageuse justifiait l’utilisation de chaînes encastrées dans les parois verticales afin de poursuivre (et d’éviter de se retrouver coincés dans ce lit de pierres froides après le coucher du soleil).

     

     

    Vas-y Christophe !

     

     

    Des springboks, des damans des rochers et même des espèces de chamois nous accompagneront tout le long de la route.

    Nous arriverons au bout de cette balade après 5H de marche : 2H de montée, 3H de descente.

    Alors que nous quittons le parc, nous apercevons nos premiers zèbres, là-haut, sur le flanc de la montagne ainsi que des phacochères et des oryx.

    Le soleil se couche. Il est temps de trouver un endroit où dormir. Le premier que nous trouvons veut nous faire payer 15 euros par personne. Autant dire que l’on passe notre chemin. D’ailleurs en reprenant la route, nous verrons notre premier gros serpent, endormi sur le bitume.

     

     

    Serpent

     

     

    Heureusement, le deuxième camping est beaucoup plus abordable, pour 8 euros la nuit, nous aurons un confort tout compris : table, eau chaude…. Merci la retraite chrétienne ! Nous pourrons être en forme demain pour une nouvelle journée de marche !


  • Jeudi 21 Juillet : Le Fish River Canyon

    Houba !!

     

     

     

    Quelle sensation étrange que de ne pas sentir le froid vous transpercer les os, ce matin ! On en profite même pour piquer une petite tête dans la piscine avant de partir… La troupe est de bonne humeur et parée pour de nouvelles aventures !

    Nous nous dirigeons vers le Fish River Canyon, joyau du Parc National. Bijou trop peu connu du reste du monde, il s’agit d’un énorme canyon : 116Km de longueur, 70Km de largeur. Il est tout à fait possible de le parcourir lors d’une randonnée de 85Km, soit 5 jours et 4 nuits, mais ce n’est pas ouvert à tout le monde, hey non. Il y a eu trop de morts dans le passé (et je ne dis pas ça pour faire peur, c’est vrai !). Maintenant, il faut présenter un certificat médical pour prouver sa bonne condition physique, et vous ne pouvez vous passer d’un guide.

     

     

    Le Fish River Canyon

     

     

    Ceci dit, comme nous, la plupart des personnes vont le contempler de toute sa hauteur (ça on a le droit sans présenter de papiers !). Il y a bon nombre de points de vue qui sillonnent la route et on peut aller de l’un à l’autre, à pieds, lors d’une tranquille balade. Bon, le chapeau est de rigueur, ça cogne par ici, et il n’y a pas un arbre ! On a une petite pensée pour ceux qui le parcourent dans le tréfonds du canyon : on doit pouvoir rajouter facilement 10°C voir plus !

    Au dernier point de vue, Sam ne peut s’empêcher de construire un nouvel Houba qui contemplera (à tout jamais ?) le panorama magnifique !

     

     

    Houba !

     

     

    Nous repartons après avoir passé la matinée près du canyon. Cet après-midi, nous ferons majoritairement de la route. On ne s’arrêtera que pour manger à côté d’un abri fait de terre, de briques, de métal et de planche, ayant la drôle de forme d’une termitière.

     

     

    La Termitière Humaine

     

     

    La nuit tombe. Nous atteignons Helmeringhausen. Quelle chance, il y a un camping dans ce village ! De plus, il est très peu cher et nous sommes installés comme des rois : 4 euros seulement par personne (soit 40 dollars namibiens). Nous avons droit à la pelouse pour installer nos tentes, et du bois à volonté pour le feu, une table, de l’eau chaude et même le chat de la maison qui nous rend visite (enfin qui quémande à manger !).

    Helmeringhausen, c’est aussi des chambres d’hôtes, un restaurant et… une ferme ! Les chèvres et les chevreaux sont nos voisins pour la nuit, ainsi qu’un gros cochon à qui l’on donne nos épluchures d’orange. Sans oublier que l’accueil est vraiment sympathique !


  • Mercredi 20 Juillet : Kookerboom et baignade !

    La piscine

     

     

     

    L’avantage du camping sauvage, c’est que le lever de camp est plus rapide : pas de douche, tout ça tout ça, de ce fait, avec le froid, il n’y en a pas beaucoup qui ose utiliser les bouteilles d’eau pour se laver la tête (en fait, il n’y en a qu’un, j’ai nommé : Sam !).
    Le petit déjeuner est vite mis en place, tandis que l’on pratique une petite intervention chirurgicale sur Christophe qui a eu la bonne idée d’avoir une épine plantée dans la paume de la main… Mmmm…Nous reprenons la route. La route en Namibie, ce sont surtout de grandes pistes vallonnées, où il n’y a personne tout simplement. On voit quelques animaux sauvages qui passent par-dessus ou par-dessous les barbelés : petites gazelles, ou grandes antilopes comme les oryx. Puis, devant ce manque de monde sur les routes, Sam s’est improvisé moniteur d’auto-école pour donner une première leçon de conduite pour Nadège.

    Piste sans accident !

     

     

    Rassurez-vous, il n’y aura eu aucun accident ! Keetmanshoop nous voilà !

    Lorsque nous approchons de la ville, nous voyons de drôles d’arbres apparaître dans le paysage qui portent le doux nom de kookerbooms. Ils sont même en train de fleurir ! Le tronc ressemble à un phare teinté d’ocre et d’orange tandis que ses branches poussent droit en éventail. Et ce n’est qu’au bout de ces dernières que l’on peut voir de toutes petites feuilles fines et pointues.
    Appréciez le spectacle, les kookerbooms ne poussent que dans cette région et pas ailleurs ! (Pourquoi ? Ca, on l’ignore, mais il existe même un parc national dans le coin pour les approcher)…

     

     

    Un kookerboom

     

     

    A Keetmanshoop, nous faisons le plein d’argent (eh oui, on change de monnaie !) au distributeur (d’ailleurs, tous les distributeurs à peu près sont très limités pour sortir de la monnaie, ce qui fait que niveau commission de la banque, on en fait rarement l’économie !), le plein de nourriture, et le plein d’essence avant de filer droit vers le parc national du Fish River Canyon (et nous avons acheté une petite bouteille d’huile moteur, au cas où !).

    Pour manger, ce sera sur le bord de la route, au pied d’un énorme barrage. Rochers, eau, oiseaux seront notre spectacle, tandis qu’au retour, Sam brandira fièrement notre premier serpent dans sa main : séché et aplati par les voitures !

    Nous entrons dans le parc, mais nous nous enfonçons jusqu’au camping de Ai-Ais. Apparemment, il serait situé juste à côté de sources d’eau chaude qui approvisionnent les douches, la piscine, et même un SPA ! Bon, l’entrée du SPA est payante, mais ce n’est pas le cas de la piscine !
    Sitôt installés, on file rejoindre cette dernière. Cruelle désillusion : ils injectent de l’eau froide dedans, ce qui fait qu’elle est bonne certes, mais pas aussi détendante que si elle avait 20° de plus ! On barbote dedans malgré tout, jusqu’à voir la nuit tombée, les étoiles au-dessus de nous…

     

     

    Patates à la viande hachée, façon Christophe

     

     

    Ce soir, douches bien chaudes avec patates à la viande hachée, accompagnées d’une bonne soupe à la tomate ! De plus, il ne fait pas bien froid, la nuit va être bonne…


  • Mardi 19 Juillet : Oups, une lionne !

    Oups, une lionne !

     

     

     

    Hop, réveil aux aurores de nouveau ! On file sous la douche avant que tout le camp n’y aille et on met les bouchées doubles ensuite pour ranger au plus vite les tentes. On fait le plein (hey oui, ça consomme de rouler peu vite mais toute la journée !), on récupère notre bout de papier, et c’est parti ! Nous filons pour une nouvelle journée d’observation !

    Enfin, on ne filera pas très vite… à peine 2Km plus loin, il y a un énorme bouchon, des deux côtés de la route, dans le même sens… Mais… Pourquoi ???

    Pourquoi ? Oh, eh bien, il y a tout juste une troupe de lions qui a décidé de passer par là le temps de se mettre en chasse. Eux aussi sont des deux côtés, tout près, se déplaçant entre les véhicules selon leur gré, humant l’air de temps à autre histoire de se mettre d’accord sur la direction à suivre…

     

     

    Toi, tu n'es qu'un insecte !

     

     

    Oh, il y en a un à deux mètres ! Qu’il est beau ! Evidemment, le moteur est coupé, les vitres grandes ouvertes. Attends, je zoome pour faire un beau portrait de lui !
    « Regarde à droite ce qui arrive ?? » « Hein ?? » « Mais remonte ta fenêtre viiiiiite ! »

     

     

    Elle est passée près !

     

     

    Trop tard… Une lionne passe juste à côté de moi. C’est grand une lionne. Son dos arrive juste à ma fenêtre. Gloups ! Je ne fais pas ma maline quand la demoiselle me regarde dans les yeux, me comparant sans doute à un moindre insecte en poursuivant sa route… De toute façon, le moteur coupé, je ne pouvais guère la remonter ma fenêtre (l’inconvénient de la technologie, ahah !). Mais voilà. Dès qu’un lion se met en mouvement, on se rend compte de toute la puissance qu’il dégage et pourquoi il ne craint pas grand-chose. On dirait qu’il est enveloppé d’une aura de confiance en lui qui aveugle presque le spectateur. Après tout, ce sont de véritables machines à tuer. Quoi de plus naturel qu’ils aient confiance en eux au naturel ?

    La troupe de lions s’éloignent peu à peu, le bouchon se désagrège et nous pouvons poursuivre notre route.

    La tôle ondulée réveille partiellement le matin, et l’on se rend jusqu’à l’endroit de la veille où nous avons vu la famille de girafes. Cette fois-ci, elles sont accompagnées de quelques springboks et mangent paisiblement. Un bébé se penche pour brouter l’herbe et ce n’est qu’un temps de réaction plus tard que je comprends : il est trop petit pour atteindre comme ses parents les feuilles des arbres !

     

     

    Obligé de brouter !

     

     

    Puis, d’un coup, les herbivores s’immobilisent et regardent dans la même direction ! Il y a quelque chose, c’est certain ! Mais quoi ? Il y a encore trop de voitures garées sur le côté, et impossible de bien observer. Ah ! Tant pis ! On continue la route.

    Et là, nous assisterons à une chose peu commune : un accouplement d’autruches !
    On voyait le mâle courir jusqu’à s’arrêter à une dizaine de mètres de deux femelles. Il se pose par terre, et il commence à se balancer en agitant les ailes de droite et de gauche. Mais… qu’’est-ce qu’il fait ? On comprend au moment où il repart, devient tout frétillant devant une femelle qui s’assoit à son tour et qu’il lui grimpe dessus. Et… il repart pour faire sa valse sur elle qui reste bien tranquille, presque à bailler. Eh beh ! Quelle journée surprenante !

     

     

    Le mâle s'excite tout seul !

     

     

    Alors que l’on s’arrête sur une aire de pique-nique, les ennuis commencent… Le capot de la voiture goutte. Pourquoi ça goutte ? Qu’est-ce qu’elle a Encore cette voiture ? Elle va nous faire des misères tout le voyage ?
    Ce qui goutte, c’est de l’huile moteur, aïe ! Quand on ouvre le capot, surprise, il n’y a plus de bouchon sur le compartiment d’huile moteur ! Il faut savoir (ce qu’on ne savait pas évidemment) que lorsqu’on roule sur de la tôle vraiment ondulée, les vibrations font se dévisser les bouchons à vis (ça arrive même aux 4×4 hein). Bon, donc, nous, ce n’est pas une simple bouteille d’eau qui a choisi de se dévisser, non, évidemment, il fallait que ce soit le bouchon de l’huile moteur !

    Bon, j’exagère, le bouchon n’est pas perdu, il s’est coincé dans les méandres du moteur, ce qui fait qu’on peut revisser. On n’a pas perdu tant que ça d’huile, du moins, la voiture ne râle pas. On espère tenir jusqu’au camp de Mata-Mata (en roulant très doucement) et aviser là-bas (si on peut acheter de l’huile ou non, tout ça…). Un conducteur nous dit que la ville la plus proche sera sans doute Keetmanshoop en Namibie… Bon, on verra. Chaque chose en son temps : le bouchon est retrouvé, le moteur partiellement nettoyé. Ca aurait pu être plus grave !

    Bon, pendant ce temps, Nadou et moi parlons avec des Français rencontrés sur l’aire. Ils nous apprennent que ce que regardaient les girafes tout à l’heure, c’était deux guépards et un léopard. Oui, tout ça ! On les a manqués. Ils venaient s’abreuver au point d’eau. Ils nous apprennent que l’endroit a l’air d’être leur territoire puisque ça fait plusieurs fois qu’ils les voient traîner dans le coin.

    Ceci ajouté aux ennuis du moteur font que nous allons faire demi-tour, histoire de jeter un coup d’œil, si on a la chance par exemple, de voir ces fauves. Bon, le léopard, à moins qu’il ne soit dans l’arbre, on en doute… Mais pourquoi pas les guépards après tout ? Ce sont des félins qui n’ont pas la chance d’avoir une vision nocturne et toutes leurs activités se font de jour.

    En fait, on fera chou blanc pour le léopard, pour les deux guépards, mais nous aurons la chance d’observer une hyène avec ses deux petits ! Et dire que pour un peu on les loupait ! Et pourtant, la hyène adulte est couchée juste au bord de la route, dans les arbres. Ce n’est que lorsqu’un petit sort de la tanière que l’on comprendra de quel animal il s’agit !

     

     

    Maman hyène et ses petits

     

     

    Le camp de Mata-Mata nous ouvre ses portes à nouveau. C’est aussi le poste frontière pour passer en Namibie qui est la suite de notre trajet. C’est un passage vraiment tranquille. Peu de monde, relax… Il faut juste savoir que vous payez une taxe pour l’utilisation des routes, et que là-aussi, on n’importe pas de bois.
    Il faut aussi avancer sa montre d’une heure. Bon c’est minime comme décalage horaire. Mais il faut tout de même faire attention, le soleil ne met pas très longtemps à se coucher.

     

     

    Welcome to Namibia !

     

     

    On poursuit sur la route, tout en sachant pertinemment qu’il y a trop de distance pour atteindre un camping avant la nuit. Mais on prendra notre temps, car on aperçoit sur le bord un énorme tapir ! Et cette fois-ci on peut descendre ! Le pauvre, lui qui avait juste commencé son terrier se rue dedans pour s’y camoufler un maximum, continuant à le creuser le plus vite possible. On n’en verra que la queue de ce tapir, avec de temps à autre une pelleté de terre qui nous arrive dessus !

     

     

    Vous ne verrez que ma queue !

     

     

    On cherche un endroit paisible pour monter le camp, ce qui n’est guère chose aisée : toutes les terres du sud de la Namibie sont privatisées, et qui dit privatisées dit barbelés au bord de la route… On trouvera finalement un bas côté un peu plus large pour installer nos tentes (enfin, sauf Nadège qui décide de dormir dans la voiture). On fait même un feu pour nous réchauffer en mangeant des pâtes. On arrive même à faire une partie de cartes (Service Compris) avant de dormir ! Les sacs de couchage sont près, quel plaisir de s’enfoncer dedans après une telle journée !


  • Lundi 18 Juillet : Les herbivores sont au rendez-vous

    Tableau de Chasse

     

     

     

    Lorsqu’on est dans un parc national, pour en profiter un maximum, il faut se mettre au diapason des animaux. Et les animaux, surtout les félins… sont matinaux. Le parc ouvre ses portes à 7H30, de ce fait, à 6H tout le monde est déjà debout en train de prendre sa douche ou de ranger sa tente.

    Ce matin (comme presque tous les matins du séjour), il fait froid. Et le froid perce nos polaires, même lorsqu’on s’active un maximum. On ne connaîtra la température qu’au lever du jour, une fois dans la voiture, parés pour l’aventure…

     

     

    Il fait froid !

     

     

    Nous récupérons le papier tant convoité tamponné à l’accueil un peu avant le véritable 7H30 et… let’s go !

    Nous roulons lentement, pour être à la fois attentifs à la route mais aussi aux bêtes qui s’éveillent… Malheureusement, ce matin est plutôt pauvre…. Même les springboks se font rares, c’est dire ! De ce fait, c’est plutôt la chasse aux oiseaux qui prend le pas, et Sam et Christophe s’en donne à cœur joie. Au moindre piou-piou coloré, on s’arrête et les deux hommes le mitraillent comme il se doit.

    Au fur et à mesure que l’air se réchauffe, les bêtes sortent elles aussi. Du moins, les herbivores. L’heure de chasse est passée. On commencera à apercevoir nombre de springboks, mais également nombre d’oryx, de gnous et des chacals.

    Sam devient tout fou dès sa première rencontre avec une autruche ! Il s’extasie devant ces gros oiseaux préhistoriques, tout chauves, et dès que nous en voyons une, ce sera le même refrain : il faut absolument photographier Celle-Là ! Voir faire la course avec elle !

     

     

    L'Autruche

     

     

    Même si nous ne voyons pas de félins, on ne peut que s’extasier devant les steenboks, ces toutes petites gazelles qui passent complètement inaperçues si on roule trop vite, car en plus d’être Très petites, elles se cachent également dans les fourrés (qui ont la même couleur que son pelage, c’est bête hein ?).

    Les oryx eux aussi sont en nombre, et on en voit un courir en même temps qu’on roule jusqu’à ce qu’ils déboulent juste devant nous pour nous couper la route ! Prudence, les animaux n’ont aucun sens des priorités ni du code de la route, et restent imprévisibles !

     

     

    Un Oryx

     

     

    Nous nous arrêtons peu après sur une aire de pique-nique pour manger et profiter du soleil et du ciel bleu pour étendre les sacs de couchage et les serviettes, humides de la nuit. On mange sous le regard d’écureuils fouisseurs. Ils ne vivent pas du tout dans les arbres, comme les nôtres, mais dans des terriers qu’ils creusent des fois sur la route même. Ils utilisent même leur queue comme parasol ! Ingénieux l’écureuil !

     

     

    Sacs de couchage au séchage !

     

     

    Le repas englouti, il est l’heure de prendre la direction du camp de Mata-Mata.

    Sur le chemin, de nouvelles autruches viennent faire du charme à Sam, tandis que les oryx me font de l’œil. Cette antilope est vraiment splendide ! Les springboks pigmentent de blanc le paysage avant que l’on s’arrête sur une aire pour vérifier le chemin sur une carte.

    Un chacal traîne dans le coin, à la recherche de restes, même si bien sûr il est interdit de nourrir les animaux. Comme les aires sont ouvertes, libres à eux de venir se servir de ce qui n’est pas dans les poubelles. Ca leur facilite certes la vie, mais éthiquement, c’est très mauvais pour eux, et pour nous aussi. Certains animaux comprennent que l’homme pourvoit à la nourriture facilement et deviennent donc agressifs pour qu’il fasse tomber plus vite la pitance ! Faites bien attention donc de ne rien laisser traîner et de ne pas succomber à ces grands yeux…

     

     

    Un chacal qui mange

     

     

    Nous roulons toujours aussi doucement, le soir approche. Mais… mais… évidemment, c’est à ce moment-là qu’une famille de girafes décident de passer tout près de notre voiture, voire de nous couper la route ! Impossible de ne pas s’arrêter pour les observer, les prendre en photo et autres… Le soleil se couche… Sam se met à foncer pour essayer d’être à l’heure au camp de Mata-Mata.

     

     

    Girafe au soleil couchant

     

     

    A cette heure-ci, la vie s’active. Les otocyons fouillent le sol à la recherche d’insectes à manger. On sent que les félins vont commencer à sortir, tandis que le soleil rouge donne au ciel des couleurs magnifiques.

     

     

    Coucher du Soleil

     

     

    Pfiou ! 18H05, on est au camp ! Mais Sam n’évitera pas la réprimande (orale seulement, ouf !) et voilà que sur notre beau papier est marqué que nous sommes 8 minutes en retard ! Ca ne plaisante pas et la dame n’était absolument pas contente !

    Enfin… C’est dans la pénombre et au milieu des trous que nous installerons nos tentes. Nadège et Christophe ont sorti la couverture de survie et nous avons passé notre couverture polaire à Nadou. Chaque nuit est un test, voyons voir s’ils seront congelés au réveil !


  • Dimanche 17 Juillet : Le Kgalagadi Transfrontier Park

    Les glaçons

     

     

     

    Dis donc, c’est moi ou ce matin il fait plutôt froid ? Il est six heures du matin, et la condensation dégagée par notre respiration s’est changée en glaçon !

    La douche bien chaude est un excellent moyen pour parer au froid ! Je suis vraiment contente d’avoir pris nos gros duvets, nous étions dans un cocon de chaleur très confortable cette nuit, tout l’inverse de Christophe et Nadège…

    Bon, ce n’est pas tout ça, mais il faut ranger les tentes, au mieux le coffre, petit thé bien chaud avant de reprendre la route ! Nous devons être aujourd’hui absolument au parc national ! Ca tombe bien, nous n’en sommes pas si loin que ça…

    Nous roulons jusqu’à la ville de Upington pour faire le plein d’essence, mais aussi trouver de nouveaux fusibles pour la voiture (oui les ennuis se poursuivent). En effet, il se trouve que notre chargeur de piles a eu comme qui dirait un léger court-circuit, donc fusibles grillés et… transformateur grillé ! Heureusement, même si c’est dimanche, Sam arrivera à trouver tout ce qu’il faudra. On utilise également du sparadrap pour une petite réparation maison du chargeur de piles pour que cela ne se reproduise plus !
    Ouf, tout est réparé ! Nous ne serons donc pas à court de piles ou de portable durant le parc national ! Ce serait très embêtant pour les photos.

    Nous voici parés. A nous le Kgalagadi Transfrontier Park !!

    Nous arrivons à l’entrée sud du parc répondant au doux nom de Twee River Camp. Nous devons nous présenter, payer l’entrée, remplir des papiers, encore et encore… Mais ce parc a également la particularité de faire passage de frontière… Hey oui, comme nous partons vers la Namibie ensuite, nous passons la frontière de l’Afrique du Sud maintenant, et restons en zone internationale tout notre séjour dans le parc !

    Cette fois-ci, nous passons l’épreuve sans trop de peine et le douanier vérifie bien que nous ne transportons pas de bois dans notre coffre. Okay, passage de la frontière fait, il est 15H. Il nous reste donc trois heures d’observation avant d’être impérativement de retour au camping à 18H sous peine d’amende.

    Et pas de blague, ils savent parfaitement qui ils attendent !

    Enfin, nous roulons à peine 200 mètres qu’un 4×4 nous arrête. Le conducteur nous informe qu’à 17Km de là, des lions se prélassent sur le bord de la route ! Nous qui ne savions pas encore quel trajet faire… Voilà qui est décidé, c’est parti !

    Mais avant d’arriver jusqu’aux lions, nous nous arrêterons bien des fois. Le coin est riche en bestioles les plus diverses.

    Un troupeau de springboks peu farouche posent pour nous. Il est vrai que cette gazelle, mascotte de l’équipe de rugby sud-africaine, offre de belles couleurs avec sa face toute blanche, ses cornes élégantes….

     

     

    Springbok

     

     

    Nous découvrirons un oryx. L’antilope est timide et se mettra à courir en nous voyant, ce qui ne sera pas vraiment le cas d’un chacal, de quelques gnous ou de tous ces oiseaux colorés qui ne s’envolent pas du tout au passage de la voiture.

    Et voilà… les lions.
    Comme c’est souvent le cas lorsqu’il y a un animal plutôt rare à observer, les voitures s’agglutinent près de la zone (ce qui rend d’un coup plus facile de se dire « oh il y a quelque chose » mais moins évident de trouver une bonne place pour le voir).

     

     

    Accouplement de Lions

     

     

    Les lions dorment. Nous arrivons à voir au premier abord un mâle et une femelle, complètement affalés dans les herbes. Nous pouvons tout à loisir les observer car à ce moment de la journée, ils ne font quasiment rien. Ah si ! Le lion mâle s’accouple de temps à autre avec la femelle et peu après l’acte, va rugir sur un autre lion pour montrer qui est le mâle dominant. Très rapide et très fréquent, l’acte est entrecoupé de longs moments de somnolence…

    Au bout d’une demi-heure, nous partons finalement pour voir d’autres animaux. Enfin pas très loin, puisque la route est barrée, il est donc temps de faire demi-tour…

    Nous croisons les mêmes bêtes, mais avec quelques suppléments : une famille de suricates sort de son terrier pour observer le soleil couchant tandis que le troupeau de springboks a migré en plein milieu de la route nous barrant le passage.
    Les appareils photos sont au boulot constant !

     

     

    Suricates

     

     

    Mais l’heure approche. Nous devons récupérer à l’entrée du parc un papier tamponné prouvant bien que nous sommes sortis avant 18H tapantes. Nous avons donc le droit de monter notre tente dans le sable rouge du camping. Après le dîner et la vaisselle, à peine 20H à la montre, nous partons nous coucher. Il faut se lever tôt pour bien profiter de notre journée de demain. Mais nous sommes déjà ravis par ce que nous avons vu !


  • Samedi 16 Juillet : En route, pour de vrai ?

    Conduite à gauche

     

     

     

    La nuit fut plutôt courte. Ne serait-ce que le mélange de stress, de fraîcheur, de va-et-vient, et d’inconfort, il n’est pas évident de trouver un sommeil réparateur. Nadège a pu dormir d’une traite, tandis que Christophe et moi nous sommes relayés pour jeter un œil sur les bagages entre deux demi-sommeils et trois pages de lecture….

    Vers six heures, on s’offre le luxe d’un brin de toilette avant de ranger notre bazar avant de se diriger vers les arrivées de l’aéroport. Oui, nous migrons d’une banquette pour en trouver une autre, mais on assume. La dernière heure d’attente commence, et c’est Vraiment la plus longue. Les minutes s’égrènent… Sam arrivera-t-il à passer ? Le refouleront-ils à nouveau ? Peut-être qu’il n’a pas pu entrer au Botswana après tout ?

    Je ronge mon frein. Je me lève en avance pour de nouveau vérifier pour la trente-six millième fois le tableau des arrivées. Et là…

    Le miracle se produit, Sam est Déjà là ! Il apparaît ! Le vol a eu la bonne idée d’arriver en avance ! Le soulagement est à son comble ! La tension retombe d’un seul coup !
    Les retrouvailles font du bien à tout le monde, et ce n’est pas peu dire. Les sentiments d’angoisse, d’incertitude s’évanouissent d’un seul coup, laissant la place à la sécurité retrouvée. On peut dire à présent que tout va bien.

    On respire un grand coup. On peut aller changer de l’argent et des traveler cheques, tout en rassurant notre famille de l’autre côté du globe. Tout est rentré dans l’ordre, le vrai voyage commence.

    Et il commence par aller chercher la voiture.

    A la base, on devait avoir une Toyota Yarris, ou quelque chose d’approchant. Et finalement, nous aurons une Toyota Corrola. Ca tombe bien, le coffre est plus grand et on a vraiment besoin de place pour mettre les bagages.
    Elle est blanche, neuve (222Km au compteur). Bon, pauvre voiture, on va sûrement l’abîmer… Tant pis ! On va la tester jusqu’au bout de ses capacités dirons-nous !

    Avant de partir à l’aventure, il faut acheter de quoi manger, surtout qu’au final, Christophe, Nadège et moi n’avons rien dans l’estomac depuis le ptit dej offert par l’avion (Sam lui aura eu un repas du soir, et un petit dej durant son aller-retour au Botswana). Nous prenons surtout des choses essentielles : pâtes, riz, mangues et viandes séchées, tomates, patates, pain de mie, un peu de fromage (pas beaucoup de choix), histoire de faire plusieurs repas.

    Ca y est ? Tout est fini ? On peut vraiment partir ?
    Johannesburg devient de plus en plus petite derrière nous. On peut souffler : nous sommes vraiment sur la route, les ennuis disparaissent avec la grosse ville. Le cauchemar s’évanouit peu à peu…

     

     

    Ma Toyota Corrola

     

     

    Aujourd’hui, nous allons essayer de faire un maximum de route pour rattraper le temps perdu et arriver dans les temps (selon nos réservations) dans un parc national.
    La plus grosse difficulté sera de s’habituer à conduire à gauche. C’est une sensation très bizarre : on ne sait pas trop où se placer sur la route, les essuie-glaces sont à la place des clignotants, et manier la boîte de vitesse de la main gauche, ce n’est pas si évident que ça au premier abord (enfin surtout rester droit sur la route tout en changeant de vitesse….). Je vous rassure tout de suite : nous n’aurons pas eu d’accident !

     

     

    La Conduite à gauche

     

     

    L’entrain est revenu, on aperçoit même deux girafes sur le chemin !

    Pour gagner un peu de temps, nous poussons jusqu’au camping de Kuruman où nous arriverons de nuit (pas top) à 18H30. On installe nos tentes pour la première fois, et on fait même un feu pour notre repas : le grand luxe !

    La douche chaude est savoureuse, elle enlève le reste de tension de la journée. La première d’ailleurs depuis l’hôtel, on en avait bien besoin ! On s’enfonce dans nos sacs de couchage pour un repos immédiat…..


  • Vendredi 15 Juillet : Refoulé à la frontière

    Bloqué en zone internationale

     

     

     

    On a beau dormir dans un hôtel quatre étoiles, cela n’empêche pas que l’on doit se lever à 5H pour la deuxième partie du voyage ! Petit gag amusant : Sam réveille Nadou et Christophe par téléphone ! Hey oui, on en profite… Le pire étant que Nadou a le réflexe de décrocher quand même ! On est accro au téléphone ou on ne l’est pas !

    A six heures, nous sommes à la réception de l’hôtel, attendant notre navette qui ne tarde plus à nous emmener à l’aéroport… Et à sept heures, on décolle ! On peut voit le Kilimandjaro nous dire au revoir (ou bonjour au choix). Le vol est court, à peine trois heures. Et nous débarquons.

    Nous faisons la queue pour passer la douane. Ah, un guichet s’ouvre et Christophe s’y embarque, tandis que Nadège et moi passons par un autre guichet. La douanière demande à Christophe un carnet de vaccination international, qu’il a. Mais Sam s’embarque à sa suite…. Et reste bloqué !

    Sans comprendre ce qui se passe, nous le voyons disparaître, tandis que nous attendons aux bagages, espérant son prochain retour. Christophe nous raconte qu’on lui a demandé ce papier jaune prouvant qu’il est vacciné. Mais de quoi ? Et pourquoi on ne nous l’a pas demandé à Nadège et moi ?

    Les sacs sont à nos pieds, mais toujours pas Sam. Ca ne doit pas être bien grave, non ? On doit être prévenus, non, si quelque chose se passe ? Nous n’arrivons pas à évaluer la situation. Et là, nous apercevons Sam arriver en courant. Ca y est ! Le problème est réglé ?

    Que nenni ! Sam reste de l’autre côté et est dans tous ses états. Je commence à paniquer intérieurement. Il m’explique qu’ils ne veulent pas le laisser passer la frontière car ayant été au Kenya, il faut qu’il ait été vacciné contre la fièvre jaune pour entrer en Afrique du Sud. Comme il ne l’est pas, ou ne peut pas le prouver, ils veulent le renvoyer au Kenya, pour qu’il se fasse vacciner là-bas, attendre une période d’incubation de dix jours, et ensuite, il peut revenir en Afrique du Sud s’il le souhaite. Cela me semble irréel. Pourquoi nous sommes tous passés et pas lui ? Pourquoi ce problème ? Il doit forcément y avoir une solution ! Mais le temps presse, Sam ne peut rester (il n’avait pas vraiment été autorisé à nous prévenir). Ils détiennent son passeport et ses affaires. Il veut au moins trouver un moyen de nous faire parvenir les papiers (car il a toutes les réservations avec lui, le GPS, les cartes, les Lonely… tout…).

    Nous le revoyons partir, et nous commençons à tourner en rond. On se refait l’histoire avec des « et si… ». Oui, si nous n’étions pas sortis de la zone internationale, nous n’aurions pas eu ce problème. Si nous n’avions pas accepté la nuit à l’hôtel, rien ne se serait passé… Et si…
    Mais personne de la compagnie ne nous avait prévenu qu’en acceptant la nuit à l’hôtel, nous devions être vaccinés contre la fièvre jaune pour atteindre notre destination finale. Avec cette donnée, il doit bien être possible de faire quelque chose non ?

    Le temps passe lentement, et toujours pas de nouvelles de Sam. Que faire ? Les cent pas, c’est bien beau, mais ça n’aide pas vraiment à faire évoluer la situation…

    Bon, je prends mon courage à deux mains et je demande à une douanière qui passe si elle est au courant de quelque chose. Ah oui, elle est au courant. Sans s’arrêter, elle nous annonce qu’il va être renvoyé au Kenya, point barre et s’en va. Super… Ca nous annonce bien ça…

    On attend de nouveau qu’un douanier se pointe dans le coin. Les larmes me montent aux yeux toutes seules. Ca a l’air plus efficace apparemment que d’accoster une femme oisive. Le douanier va se renseigner, et nous explique qu’il ne peut rien faire (mais l’avantage, c’est qu’il engueule la douanière qui a envoyé Sam à l’immigration, car ce n’était qu’un arrêt de 5H non quelques jours…). Je lui explique, implorante, qu’on aimerait juste pouvoir rentrer en contact avec lui, qu’on sache ce qu’il se passe, où est-ce qu’il en est en insistant bien sur le fait qu’il a tout l’argent, tous les papiers… tout quoi !

    Le douanier me répond qu’il ne peut pas m’emmener dans le bureau où Sam se trouve, car c’est en zone internationale et très loin d’ici. Par contre, il me donne un numéro de téléphone, et me prête même 5 rands pour pouvoir le contacter. D’ailleurs, c’est lui qui contacte le bureau en disant que j’aimerai lui parler si c’était possible. Et là, le miracle se fait ! J’ai Sam au bout du fil !!
    Le temps presse, j’ai trop peur que les 5 rands ne s’épuisent d’un seul coup, alors la seule chose que je donne, c’est le numéro de la cabine téléphonique pour que Sam me rappelle, ce qui fait dans la minute qui suit.

    L’angoisse est palpable dans nos deux voix. Il m’explique rapidement qu’ils veulent le renvoyer à cause de l’absence de ce vaccin, et qu’il essayait de parlementer pour pouvoir nous rejoindre et nous filer les affaires. Il nous recontactera dès que possible.

    A présent, nous campons devant la cabine téléphonique non sans avoir remercier avec effusion le douanier pour son geste.
    Le temps passe lentement. Les « et si » reviennent à la charge. Jusqu’à la sonnerie.

    Je me précipite sur le téléphone. Sam m’explique qu’ils veulent le renvoyer en France, sur Paris (déjà un progrès par rapport à Nairobi) et me demande si on se sent capables de poursuivre le voyage seuls, tous les trois, sans lui. Qu’il va essayer de trouver quelqu’un pour nous faire passer les affaires. Il me rappellera.

    Mon cœur se fend en deux. Faire le voyage sans Sam ? Un mois entier ? Déjà que je trouve que je ne profite pas assez de lui à cause de nos boulots au quotidien, et là, quand je peux l’avoir à moi toute seule durant nos vacances, un mois de vacances, il faudrait que je le passe loin de lui ? Si j’étais toute seule, je ne resterai pas loin de lui, mais il y a Nadège et Christophe qui ont investi dans ce voyage également… L’arrêter serait vraiment égoïste. Un mois me semble trop long. Peut-être quinze jours ? Peut-être… La possibilité m’angoisse, m’étreint. J’ai le ventre noué.

    L’humeur est morose, voire morbide…Le monde s’écroule sous mes pieds. Je refuse de croire à ça. Ce n’est pas possible que ce soit la réalité. Ca doit être un mauvais rêve. Je dois dormir, et je me réveillerai et tout ira bien.

    Le téléphone retentit une heure plus tard. Sam me prévient que c’est le dernier coup de fil qu’il peut passer : ils l’envoient en prison, et lui prennent toutes ses affaires. Mais ce qu’il va dire est très important.
    Il me demande de trouver le bureau de la compagnie Kenya Airways pour voir un représentant. Ce représentant peut normalement aller le voir, au minimum l’appeler, pour qu’il puisse prendre contact avec lui, afin de lui faire passer tous les papiers : réservations, cartes, GPS, Lonely Planet… Et voir si la compagnie ne peut pas faire quelque chose, comme personne ne nous avait prévenus que l’on quittait la zone internationale en allant à l’hôtel, et qu’il nous fallait le vaccin contre la fièvre jaune.

    Okay. On respire un grand coup. Sam ne peut plus nous contacter, et nous, nous allons quitter la cabine téléphonique, mais on peut faire quelque chose pour lui, un minimum. Ca m’évitera de me rendre folle d’inquiétude, ou de me morfondre.

    Bagages sur le dos, nous quittons cet endroit où on récupère les bagages pour entrer dans le cœur de l’aéroport, à la recherche du bureau de Kenya Airways. On mettra pas mal de temps, les bureaux étant cachés à l’étage au dessus des comptoirs de billets, et se trouvant également à l’autre bout de l’aéroport.
    Nous ne sommes pas très discrets en entrant dans le bureau vu les gros sacs sur le dos, mais tant bien que mal, j’essaie d’expliquer la situation à un monsieur qui attendait dans son bureau que quelque chose se passe. J’appuie sur le fait que nous n’étions pas non plus vaccinés (et que nous sommes passés), et que Sam a vraiment Tous les papiers, que nous n’avons pas d’argent, et que c’est lui l’organisateur du voyage, que c’est lui qui parle le mieux anglais (pour cet argument, nous sommes très convaincants en baragouinant à trois pour faire une phrase…).

    Le monsieur nous explique que c’était au gars qui nous a remis les papiers de l’hôtel qui aurait dû nous prévenir, et je lui redis bien qu’aucun de nous ne le savait. Il ne l’a dit à personne, et nous voilà bloqués dans cette situation !
    Voyant notre désarroi et notre bonne foi, le monsieur nous dit qu’il va aller voir Sam pour lui proposer un aller et retour au Botswana. Bling ! Il a sorti cette phrase de manière si naturelle que l’on suppose à présent que le problème doit se poser assez régulièrement. Tous les autres employés du bureau pensent que c’est la bonne solution. Le chef est d’accord et c’est parti ! Pour notre part, nous voici de nouveau dans notre rôle d’attente dans le bureau de Kenya Airways où nous faisons des blagues plus ou moins stupides pour évacuer la pression, surtout qu’à présent une solution se présente : si Sam vient du Botswana, il n’aura aucunement besoin de vaccin pour entrer en Afrique du Sud.

    Coup de fil ! On me demande d’aller au comptoir de Air Botswana où on m’attend. Le monsieur me passe tous les papiers, avec GPS et Lonely Planet, avec un mot de Sam qui m’explique qu’il va prendre cet aller-retour au Botswana avec les horaires, en espérant que la solution fonctionne. Peu de temps après que j’ai fait le code de la carte de Sam pour payer les billets, que le téléphone de Air Botswana sonne. C’est Sam au bout du fil ! Que cela fait du bien d’entendre sa voix ! Il m’explique qu’il part donc au Botswana pour revenir en Afrique du Sud demain matin. On convient d’un plan de secours au cas où : s’il n’est pas là dans les 2H suivant l’atterrissage de l’avion, on retourne au bureau de Kenya Airways pour savoir ce qu’il en est. Il a leur numéro, il pourra les joindre et on aura donc un moyen de communiquer au cas où.

    Si on ne peut rester au téléphone longtemps, au moins, les choses semblent s’arranger. Au pire, s’ils décident de le renvoyer au Botswana, on ira le chercher en voiture s’il le faut ! Ce n’est qu’à 500Km d’ici après tout ! Au moins, nous aurons appris que la compagnie aérienne est responsable de ses ressortissants et qu’elle fait au mieux pour les aider…

    Nous voici repartis dans l’attente… je remercie le monsieur de Kenya Airways encore et encore, et encore et encore… Nous sortons du bureau pour décider de ce que nous faisons à présent. La nuit est déjà tombée, et hors de question de quitter l’aéroport pour se balader à pied dans Johannesburg. Nous sommes téméraires mais pas suicidaires ! De toute façon, nous ne savons pas trop où aller, et si c’est pour revenir tôt le matin… Bref… on décide de s’installer sur des banquettes de l’aéroport en espérant que ce dernier ne ferme pas la nuit.

    On attend. Les heures passent lentement. Le sommeil ne vient pas. Le ventre est noué. Pourvu que le plan aller-retour au Botswana fonctionne ! Mais nous ne saurons la réponse que demain. Nous restons dans l’incertitude pour une douzaine d’heures encore…


  • Jeudi 14 Juillet : A nous l’Afrique !

    Les Pièces Rapportées

     

     

     

    Savoir si l’on allait partir ou non cette année fut tout un roman photo à suspense ! Que de péripéties !
    En février, nous prenons nos billets d’avion en passant par Afriqiyah Airways, la compagnie d’avions lybienne qui propose des tarifs vraiment avantageux. Sauf que quinze jours plus tard, la guerre est déclarée en Lybie ! Nous espérons que le conflit se règle assez vite, comme pour les autres pays arabes, mais que nenni !
    La guerre se prolonge, les employés d’Afriqiyah sont au chômage technique, plus personne n’est dans les bureaux, ni ne répond au téléphone. Les avoirs de la compagnie sont bloqués par l’OTAN, de ce fait, aucune demande de remboursement n’est possible.Et le temps passe… Juin approche. Partons-nous ? Mais si nous partons, il faut prendre de nouveaux billets, une dépense en plus. Tout le monde est partant ? Tout le monde peut financièrement ?Car nous ne partons pas à deux seulement cette année ! Nous embarquons dans notre périple Christophe, le cousin de Sam, et Nadège, ma petite sœur.
    Après maintes discussions sur plusieurs jours, le choix est fait. Nous repartons. Et nous payons plein pot quatre billets de Kenya Airways.Cet aller est un peu particulier, nous faisons une escale à Nairobi, de nuit, durant une douzaine d’heures. Mais peu importe, le retour direct se faisant avec AirFrance, on se dit qu’un aller pourri, ça peut passer….

    De ce fait, nos pièces rapportées, Christophe et Nadou, sont arrivés la veille chez nous. Nous avons refait maintes et maintes fois les bagages. Pas plus de trois gros sacs à dos. On enlève des choses, on négocie, on en rajoute, on échange. Et enfin, on arrive au compromis final ! Tout le monde peut aller prendre quelques heures de repos avant le trajet final pour l’aéroport Charles de Gaulle !

    Dernières vérifications de bon matin, et c’est parti ! Nous voici dans le RER. Une heure plus tard, à l’aéroport, au dépose-bagages du comptoir de Kenya Airlines. Sam doit s’enregistrer car bizarrement, il n’avait pu le faire sur internet alors que tout le monde passait… Il en profite également pour demander à l’hôtesse si quelque chose est prévu pour nous durant l’escale de nuit à Nairobi. Surprise ! Nous avons droit à l’hôtel et au repas du soir. L’hôtesse nous informe gentiment qu’un monsieur viendra nous donner un papier à présenter à l’escale ainsi que quelques détails.

    Alors que nous attendons pour embarquer, le monsieur vient enfin nous voir. Il nous explique que pour profiter de l’hôtel, il faudra payer chacun 20 euros pour le visa du Kenya. Nous emportons le papier, ne sachant pas encore quelle décision prendre, on verra sur place.

    A vrai dire, ça n’est pas tout rose, ce vol de 8H… Nos télés ne fonctionnent pas vraiment que ça soit au niveau de l’image ou du son (inexistant) et nous avons affaire à une hôtesse qui nous oublie, qui nous snobe et qui est aussi aimable qu’une porte de prison….

     

     

    Champs Circulaires près de Nairobi

     

     

    Nairobi, enfin.
    Finalement, nous avons décidé d’aller à l’hôtel malgré le coût des visas. Et là, la patience est mise à rude épreuve : quelle lenteur ! Ces messieurs de la douane montent tout un dossier sur chaque entrant avec photo, empreintes digitales et tout… Pour quatre heures… on espère ne pas faire trop de bêtises dans l’espace de ce temps imparti !!

    Une fois sortis, on prend la navette de la compagnie de l’hôtel (Intercontinental il me semble) qui nous dépose juste à la porte. Et wha ! Hôtel grand luxe ! Impressionnant !

    On nous sert dans les fauteuils boisson et hamburger 5 étoiles, si bien servis que l’on n’arrive guère à finir nos assiettes copieuses….
    Minuit déjà…. Nous grimpons dans nos chambres, spacieuses et confortables, avec plein d’échantillons de thé, de café, de sel, de sucre, de poivre, de crème, de savon, de shampoing, de lait pour le corps, et d’après-shampoing… Et on embarque tout dans les poches !
    Il nous reste peu de temps pour dormir, mais au moins, on dormira bien et confortablement !