Auteur/autrice : Ju

  • Epilogue

    Epilogue

    Nous quittons l’Islande en se disant que 5 semaines, c’était vraiment trop court pour faire et voir tout ce qu’on voulait ! On a dû faire l’impasse sur des petites choses, mais on peut se dire qu’on aura une bonne raison d’y retourner (c’est toujours important de se dire que le voyage n’est pas terminé !).

    Sur le bateau, le temps passe énormément plus vite qu’à l’aller. Les enfants retrouvent des connaissances de la route, rencontrent d’autres enfants et s’amusent comme des fous. Nous, les parents, on se retrouve à discuter et à papoter tout en les surveillant. On échange nos impressions, nos informations, si chacun y a trouvé son compte. Et surtout, on parle des futurs voyages, histoire de se faire rêver.

    On pense au trajet du retour également. Va-t-on filer ou faire des petits encarts ? Cela dépend des familles et des impératifs.

    Nous, on choisit de paresser au Danemark près de la côté qu’on n’avait pas encore faite. En plus, tout est calme dans le pays, les vacances scolaires étant finies. On se retrouve avec les plages pour nous seuls, et on visite les petits ports en profitant du beau temps pour manger des glaces. Mais une fois la descente du Danemark terminée, tout s’accélère. On travers l’Allemagne d’une traite pour descendre par les Pays-Bas. Mais tout est trop urbanisé d’un coup. Nous visiterons quelques villes, fort jolies, mais je crois que nous redescendons de notre petit nuage à ce moment-là. Il y a trop de monde pour appeler au voyage, pas vraiment de coin de nature solitaire. Alors nous ne traînons plus et rentrons à la maison.

    Les enfants sont heureux de retrouver leurs doudous qui les attendaient bien sagement au même endroit. C’est bien la première chose qu’ils ont pris dans leurs mains en arrivant à la maison (à noter, bien vérifier toujours la présence des doudous dans leurs mains au moment de partir pour un long périple). Bon, par contre, débarrasser Wall-E de toutes les affaires et commencer les machines à laver, c’est bien moins drôle ! Mais il faut le faire, et bientôt nous attaquons la rentrée !

    Le voyage a été riche en rencontres extra-ordinaires : entre la baleine à bosse qui fait son show, les renards arctiques qui commencent à jouer sur les routes ou encore le volcan en éruption, nous avons bien été gâtés !

    Une autre aventure commence, une autre est en projet !

    Merci d’avoir suivi ce voyage, en espérant que ces quelques billets vous auront plu !


  • Le canyon Studlagil et retour à Seydisfjordur…

    Le canyon Studlagil et retour à Seydisfjordur…

    Ce matin, nous entamons la dernière ligne droite pour rejoindre le port de Seydisfjordur, vu que nous avons rendez-vous avec le bateau le lendemain matin…

    Bon, ceci dit, on fait un petit détour pour aller voir le canyon de Studlagil qui se trouve sur la route. Pour y aller, on emprunte une longue piste bien entretenue et régulièrement mouillée afin d’éviter l’effet tôle ondulée. D’ailleurs, les camions qui s’en chargent font le plein d’eau aux mini-cascades qui s’écoulent du relief ! Ceci dit, vu le nombre d’Islandais, c’est un bien grand travail que cet entretien des pistes !

    On dépasse un premier parking, sûrement pas prévu pour cela, mais évitant à des conducteurs inexpérimentés de prendre la suite de la piste qui est plus chaotique et peu large avant d’arriver à un second parking. De là, il nous reste 2Km à marcher pour nous rendre au lieu de toute beauté !

    Bon, c’est envahi de touristes imprudents et bruyants, qui grimpent sans se soucier le moins du monde des autres et de la végétation sur les orgues basaltiques pour faire la même photo instagram, sans faire attention au vide derrière eux. De plus, la fréquentation ardue du lieu conduit à la forte érosion des petits chemins. Ils deviennent boueux et glissants, sans parler que la pierre mouillée n’est pas le meilleur endroit pour poser ses appuis…

    Le lieu est en effet magnifique ! La rivière aux eaux bleues claires coule le long des orgues au garde à vous, lui faisant une belle haie d’honneur. On s’est mis un peu plus loin avec les garçons pour profiter du spectacle sans nous faire marcher dessus. Sam nous rejoint et lance le drone, le pilotant pour le laisser parcourir le canyon comme nous ne pourrions jamais le faire. Après un petit repas, on reprend le chemin du retour, en se disant que bientôt, le chemin ici aussi sera barricadé pour préserver la beauté du lieu.

    On reprend la route après nos deux kilomètres de marche pour rejoindre le véhicule. Le trajet pour rejoindre le premier parking est un peu plus ardu. Il y a bien plus de monde que tout à l’heure et il y a aussi des machines agricoles qui essaient de faire leur job malgré le ballet de touristes.

    Sur le chemin, on fait une petite pause pour visiter une bergerie traditionnelle, encore en état !

    Enfin, nous voici de retour sur la piste principale et rejoignons la route bitumée. En chemin, nous croisons un véhicule de secours, toutes sirènes allumées….. Nous apprendrons plus tard qu’il allait en direction du canyon. Une touriste imprudente étant tombée de ce fameux lieu pour avoir LA photo instagram. Je vous laisse imaginer les difficultés rencontrées par les secouristes pour se rendre sur le lieu…

    Nous remontons peu à peu vers Egilsstadir, notre premier Bonus en Islande où nous dépenserons nos dernières couronnes dans un petit goûter, que nous mangerons sur les hauteurs de la ville, pas très loin de buissons pleins de myrtilles (on se fait plaisir jusqu’au bout !).

    Un peu émus, nous reprenons la première route que nous avons empruntée quelques semaines auparavant, avant d’essayer de trouver une place au camping de la ville qui prend des allures de parking fourre-tout bien serré au fur et à mesure que les passagers arrivent pour le bateau le lendemain. On pensait arriver dans les derniers et que tout soit plein à 17H, mais non. Les arrivées se font en flot continu, et au final, on a une place royale comparée à certains.

    Nous retrouvons les amis voyageurs que l’on a rencontré au fur et à mesure de notre aventure. Nous papotons gaiement de nos ressentis avant d’aller chacun préparer nos affaires pour le bateau, sachant qu’on se retrouvera à bord pendant deux jours pour notre traversée vers le Danemark.


  • Route côtière dans les nuages, et Akureyri

    Route côtière dans les nuages, et Akureyri

    Ah, la pluie nous accompagne ce matin, et ne nous lâchera pas.

    C’est peut-être pour qu’on n’ait aucun regret à partir ? Bien qu’on ait encore pas mal de route à faire avant d’atteindre le port, on décide quand même de faire un détour et de prendre la route côtière. Bon, même si on ne verra pas grand chose du panorama au vu des lourds nuages sur la mer…

    On fait quelques arrêts : les colonnes de basalte de Hofsós (surtout célèbre pour sa piscine surplombant la mer), puis dans la petite ville de Siglufjördur qui a un beau port de pêche (des caisses et des caisses, mais tout ce poisson est destiné à l’exportation !).

    On fera une halte ensuite dans la deuxième plus grande ville du pays, à savoir Akureyri. Il faut bien faire les courses quand même et reprendre de l’essence (et c’est ici que l’essence la moins chère de l’Islande se trouve !). On en profite pour se balader un peu dans le centre-ville, montant jusqu’à son église, et admirant ses feux rouges en forme de cœur, pour mettre du baume aux habitants en plein hiver. On devrait faire pareil à tous les feux rouges d’ailleurs ! S’arrêter devient un geste d’amour pour tous !

    Pour continuer notre chemin, au lieu de prendre un tunnel payant (et rapide forcément), on décide d’emprunter l’ancienne piste, réservée aux 4×4. Il faut dire qu’elle n’est plus très entretenue et que des morceaux enjambant les gués se sont effondrés. Par contre, quel dommage qu’avec la bruine et le brouillard, on ne voit rien du paysage ! (ou peut-être que c’était pour éviter que Sam ne s’arrête trop souvent pour faire des photos !).

    Ca y est, nous sommes revenus à Myvatn ! La boucle est bouclée comme on dit. On traverse la route tout en s’émerveillant de nos souvenirs récents. Tout semble d’un coup familier ! On repasse devant le lac, puis les cratères , et on fait quand même un stop à la douche chaude qui coule perpétuellement pour en profiter !

    Et après cette longue journée de route, nous revoilà à dormir dans notre cratère du début. Demain, il faut qu’on arrive à Seydisfjordur.


  • Au revoir les Fjords !

    Au revoir les Fjords !

    On regarde la carte ce matin, et on sait que l’on va quitter dans pas très longtemps les fjords de l’ouest….

    On arrive près de la côte où se dépose le bois flotté de Sibérie. Il y a onze ans, au détour d’une balade pour observer une colonie de phoques, on avait trouvé une vertèbre de baleine. J’aurai aimé la ramener, mais ce n’était pas possible. Là, il y a une chance… A condition d’en trouver une !

    C’est pourquoi on roule tout doucement le long de la route, observant les plages et dès qu’il y a beaucoup de bois flotté, on s’arrête ! Histoire de se dégourdir les jambes et de chercher ! On apercevra plusieurs colonies de phoques, malgré le fait que la côte est beaucoup plus peuplée que dans mon souvenir.

    Enfin, on fera chou blanc en ce qui concerne l’os de baleine, mais au détour d’un fjord, on en apercevra une qui pêche paresseusement dans le coin ! On est très près ! C’est comme un ultime au revoir de cette nature sous-marine incroyable.

    Mais il faut bien rouler et avaler les kilomètres après le repas.

    On continue donc jusqu’à Varmahlid où se trouve une des rares églises en bois historiques qui possède un toit de tourbe. Bon, elle est fermée aujourd’hui, mais rien n’empêche de se gaver les yeux de son aspect mignon tout plein !

    Puis, place au rendez-vous coutumier tant attendu par les garçons : un bassin d’eau chaude ! Alors, pour s’y rendre, il faut déjà marcher un peu en passant près de la cascade de Reykjafoss. La cascade est superbe et évidemment le lieu pas mal fréquenté. Le bassin se trouve non loin de la cascade, et ce sont les pierres brûlantes qui en chauffent l’eau. D’ailleurs, Esteban a malencontreusement posé son mollet contre la pierre dans l’eau, mais heureusement, la brûlure était très légère ! On barbote pour prendre le goûter, puis, vu le monde affluant, on décide de quitter les lieux.

    On continue un peu la route, avec une étape près de Glaumbær, une ferme historique, à présent transformée en musée. Bien évidemment, vu l’heure, on ne peut plus y entrer, mais on peut quand même observer les toits de tourbe, et mettre des images sur les mots du livre que nous lisons en parallèle pour expliquer la vie des Islandais du temps jadis. Le soir étant très avancé, on trouve un endroit calme pour bivouaquer.


  • Sable blanc, Sudavik et phoques

    Sable blanc, Sudavik et phoques

    Le temps est passable ce matin, quel dommage alors que nous sommes sur une piste magnifique !

    Elle est certes magnifique, mais on a quand même un peu peur ! Déjà, elle est plutôt étroite et longe des falaises ! On l’a commencée sur des galets et on y va tout doucement ! En plus, on croise quelques habitations (avec plein de panneau « no camping ») très isolées donc. Enfin, on ne fait pas du tout les malins quand on roule à 5Km/H en moyenne. On rencontre le cadavre d’un mouton qui a dû tomber et ne s’est pas relevé de sa chute. Et un peu plus loin, une brebis blessée. L’Islande n’est pas tendre, on espère ne pas subir le même sort… Surtout quand on croise quelqu’un dans l’autre sens ! Ce n’est pas comme si c’était très large comme endroit !

    Heureusement pour nous, nous sommes du « bon côté » c’est à dire qu’on doit se rapprocher de la montagne et non du vide pour laisser passer ! Ouf ! Cette piste n’est clairement pas faite pour les petites voitures (déjà qu’on ne sait pas comment ils font pour passer les gués avec, alors là… !). Sam avait discuté de cette piste avec quelqu’un l’ayant prise un mois plutôt et avec un véhicule plus gros que le nôtre donc, c’était faisable, mais quelle expérience !

    Petit à petit, la piste s’élargit et devient plus praticable. Il y a également de plus en plus d’habitations regroupées. C’est le signe que la civilisation est proche. Nous passerons par un cimetière français par la route. Sur les murs, on trouve des mots, un peu sans queue ni tête au début… jusqu’à ce qu’on se rende compte que ce sont les paroles d’une chanson de Noir Désir. Avec un peu de recherches, on apprend que le cimetière a été réhabilité récemment par des jeunes de Paimpol, invités pour ce projet par l’ambassade de France présente sur l’île, afin de renforcer les liens entre jeunes islandais et français en s’attelant à ces travaux.

    Parcourir cette piste haute en émotions nous aura pris toute la matinée, et on s’arrête manger près d’une plage de sable blanc au creux d’un fjord, la plage de Holtsbryggja. Un phoque passe par là d’ailleurs !

    A partir de là, nous allons rejoindre Ísafjörður, la capitale de la région en passant par un long tunnel de 7Km. Pour le coup, pas d’arrêt puisqu’on continue jusqu’à Sudavik. Ce petit village abrite le Centre du Renard Arctique. C’est un tout petit musée qui présente l’animal, ses particularités, ses habitudes de vie, et essaie de le réhabiliter aux yeux de la population islandaise qui le perçoit comme nuisible (en même temps, je vois comment la plupart des personnes ont des aprioris sur le renard roux par chez nous…). Il faut savoir que c’est le seul carnivore, le seul mammifère endémique à l’Islande ! Il était là avant les humains ! Le Centre recueille également les jeunes renards orphelins avant de les relâcher dans un lieu où ils ne craindront pas les chasseurs et actuellement, ils en ont un. Cela permet aux loulous de le voir de plus près. Ce renardeau n’est pas du tout craintif, et a bien envie de sortir. En même temps, il commence à bien grandir !

    Après cette visite instructive, nous regagnons la route des fjords bien goudronnée. On avance un peu plus vite, et au détour d’un fjord, Sam aperçoit un cadavre de baleine, bien en décomposition. L’odeur est épouvantable ! Pire que le premier cadavre qu’on avait vu ! Un peu plus loin, on s’arrête observer une colonie de phoques, et on en profite pour prendre le goûter en même temps.

    Evidemment, la journée ne serait pas complète sans le petit plouf dans une source d’eau chaude à 40°C près d’un fjord !

    On continue un peu plus loin, car il faut bien avancer sur notre planning de route (on est censés être à l’autre bout du pays dans 4 jours pour prendre le bateau… ), mais en même temps, on aperçoit un renard sur le flanc de la montagne ! On est bien gâtés par la Nature, il n’y a pas à dire !