Catégorie : Vieux Carnets

  • Mardi 29 Juillet : Laughing Falls et cheville foulée

    Mardi 29 Juillet : Laughing Falls et cheville foulée

     

     

    Réveillés aux aurores ce matin, nous levons le camp et sommes prêts pour commencer une rude randonnée de près de 20Km dans le parc Yoho (mais pourquoi mes deux compagnons de voyage sont-ils si friands de loooongues marches ??).

    Le chemin commence très facilement. Trop peut-être. Est-ce un mauvais présage ? Quoiqu’il en soit, nous longeons la rivière, fort jolie par ailleurs, et nous arrêtons au lac Duchesnay.

     

     

    lacmiroir

     

     

    Apparemment, le chemin présente pas mal de petits détours, et points de vue (toujours sans distance affichée sur les panneaux). Le lac Duchesnay est un véritable miroir du paysage.

    Comme le chemin est toujours facile, nous atteignons rapidement le premier camping d’arrière-pays au pied des Laughing Falls.

     

     

    laughingfalls

     

     

    Ce camping sauvage est très bien aménagé contre les ours. Il y a des ficelles accrochées aux arbres pour mettre en hauteur la nourriture emmenée (et c’est une bonne pause de randonnée : il y a des toilettes sèches !). Et on peut admirer les jolies chutes.

    Le chemin commence à grimper tout doucement, mais rien de bien méchant pour le moment.

     

     

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    Juste avant d’arriver au deuxième camping d’arrière-pays, un panneau indique un look-out sur le glacier Yoho, toujours sans distance indiquée. Persuadés qu’il n’est pas très loin (comme pour le lac Duchesnay), nous nous engageons sur le sentier qui grimpe et descend sans cesse pour arriver au niveau de la rivière dans un paysage caillouteux après quelques kilomètres dans les pattes.

    En fait, il ne s’agit pas du glacier, mais de la moraine du glacier….

     

     

    moraine

     

     

    Si le spectacle a bien plu à Sam (même si on a perdu un bon moment à marcher dans les cailloux à la recherche du chemin pour le glacier), on se rend vite compte que c’est un gros point faible du parc Yoho : tout est très mal indiqué. Pas de kilomètres, pas de temps de marche, pas de dénivelé, et aucune carte à l’échelle (on en a trouvé plusieurs, toutes différentes…).

    Bref, avec déjà des kilomètres supplémentaires dans les pattes, nous arrivons finalement au deuxième camping et nous y déjeunerons pour faire une bonne pause.

     

     

    pepsifrigo

     

     

    Nous grimpons jusqu’aux Twin Falls, des cascades jumelles qui se déversent dans un même torrent.

     

     

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    Je commence sérieusement à être très fatiguée, mais je sais que le chemin est encore très long car le détour pour la moraine en a rajouté sans en enlever (c’était un aller-retour après tout).
    Nous passons ensuite devant un lac et traversons une étendue rocheuse sous un soleil cognant. Aucune ombre, le soleil tape, la réverbération est suprême dans ce genre de lieu. C’est un peu ce qui m’acheva quant à ma motivation de poursuivre.

     

     

    cagnard

     

     

    On arrive à un croisement avec un panneau de direction, toujours sans distance, sans dénivelé ou même le nombre d’heures de marche, et l’après-midi est déjà bien entamée. Je ne suis même pas sûre pourtant qu’on ait fait la moitié de la balade prévue, qui ne doit faire que monter à présent…

    Alors, pour le coup, on décide de redescendre. Nous ne verrons pas le lac Céleste comme prévu. Ma fatigue aidant à décider la prudence des deux autres randonneurs, la sagesse l’emporte.
    Et là…

    Dans la descente, Sam se tord la cheville.

    Quand on arrive au premier camping, il la soulage dans l’eau très fraîche de la rivière, mais j’ai le cœur gonflée d’inquiétude, surtout qu’étant l’Homme, il prend sur lui, même si sur le retour, comme le chemin est plat, on fait marcher un maximum le chocobo pour soulager sa charge.

    C’est quand même un grand soulagement de voir la voiture car mine de rien, même si on avance vite sur du plat, c’était quand même 7Km à engouffrer à pied !

     

     

    coyote

     

     

    Nous reprenons la voiture. On prend une petite route où nous apercevrons un coyote dans les herbes avant d’arriver à Banff, puis au camping Two Jack Lake (en fait, il s’agit d’une route réputée pour bien apercevoir la vie sauvage et notamment des ours, mais nous jouons de malchance quant à cette partie-là).

     

     

    campbanff

     

     

    Il s’agit d’un camping situé au bord d’un lac comme son nom l’indique. Et nous y prendrons avec grand plaisir une bonne douche tiède pour enlever la fatigue et la sueur de la journée, et un bon repas.

     

     

    couchersoleil_lac

     

     

    Nous nous endormons bercés par les bruits de train, de route ou de rivière, on ne sait pas vraiment…


  • Lundi 28 Juillet : Yoho National Park

    Lundi 28 Juillet : Yoho National Park

     

     

    Ce matin, nous quittons Glacier National Park pour nous rendre sur Yoho National Park.

    Nous nous arrêtons de nouveau à Golden pour faire le plein en courses et reprendre de l’argent, c’est à peu près la seule grosse ville des environs, on en profite avant d’enfiler les kilomètres.

    Arrivés à Yoho (dès que je commence à prononcer le nom de ce parc, je ne peux m’empêcher de chanter la chanson de pirates : « yoho, yoho, a pirate’s life for me… »), le choix du camping s’impose non sans heurts. Finalement, ce sera un camping Takkakaw Campground où aucun véhicule n’est admis. Il faut donc faire 500 mètres de marche avec ses affaires pour y arriver, mais heureusement, des chariots sont mis à disposition pour éviter les allers et retours.

     

     

    brouette

     

     

    Sur place, les casiers à ours sont pris d’assaut.

    Une fois que nous sommes bien installés, nous nous rendons à pieds aux chutes Takkakaw au bout d’un petit chemin très facile d’accès.

     

     

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    En cette saison, elles sont vraiment très impressionnantes et nous éclaboussent avant d’être tout près. Il est presque impensable de se dire qu’en automne, hiver et printemps, le filet d’eau n’est qu’un mince pipi de chat. L’eau actuelle, si rugissante, est alimentée par la fonte des glaces de l’été.

     

     

    carte_parc

     

     

    Et là…

    Une petite chute sur le chemin du Bout’Chou qui courrait partout. A priori, sur le coup, rien de grave, mais quelques minutes plus tard, il ne veut plus bouger le bras. On a beau faire du placebo, ça ne fonctionne pas, et le chocobo n’est pas spécialement douillet. Rien n’est enflé mais je n’arrête pas de sentir mon angoisse gonfler.

    On décide de prendre la route, pour qu’il puisse dormir un peu (c’est très efficace avec lui, la route) et de voir comment ça s’arrange, si ça n’est que passager…

    Nous arrivons au lac Emeraude. Le loulou ne veut toujours pas bouger son bras et grimace ou se met à pleurer… jusqu’au moment où on sort des gâteaux. Et pour attraper les gâteaux, il bouge le bras instinctivement et… tout à l’air de se remettre en place ! Ouf !! Mon soulagement est intense ! Il avait dû se le démettre un chouïa lors de sa chute et juste de bouger le bras a permis de tout replacer ! Merci les gâteaux et la gourmandise des enfants ! Il n’aura plus mal du tout du voyage (et je vous rassure, au retour des vacances, on l’a fait examiner mine de rien pour être sûrs à 100%, il n’y a rien eu !).

     

     

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    Soulagés, nous partons faire le tour du lac Emeraude tranquillement. Nous profitons de la vue de ses eaux superbes et de sa couleur admirable sans restriction, le crépuscule commençant à tomber peu à peu.

     

     

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    Nous rentrons tard dans la nuit, mais après un bon repas et des émotions en dents de scie, nous nous endormons d’un sommeil réparateur.


  • Dimanche 27 Juillet : Abbott Ridge

    Dimanche 27 Juillet : Abbott Ridge

     

     

    Le jour se lève et je suis anxieuse. Aujourd’hui, c’est le jour de la Grande Randonnée (oui oui avec des majuscules). Il faut dire que tout est dit pour ne pas me vendre la rando : + de 1000 mètres de dénivelé… Oui, grimper, ça me fait peur…. Surtout quand c’est un aller-retour. Moi j’adore faire des boucles dans les forêts plates et là… C’est une crête. J’ai nommé Abbott Ridge.

    Vu mon amour pour les côtes infinies, j’ai toujours freiné des quatre fers quand on me parle de dénivelé. Mon maximum aura été le Grand Canyon avec plus de 800 mètres. Et là on parle de 200 mètres de plus. Je sens que je vais mourir.

    Nous partons à pieds du camping vu que le point de départ se situe au bout de la route qui mène à ce dernier.

    Et après avoir trouvé le panneau, nous attaquons. Franchement, je grince des dents face aux panneaux. Ce n’est pas la première fois que je remarque que le dénivelé n’est jamais indiqué… Là, on lit que la balade fait 5Km. Dit comme ça, on pourrait se dire « hop facile, les doigts dans le nez » mais connaissant nous le dénivelé… On sait bien qu’on ne va pas faire ces 5Km si facilement. Je trouve ça limite dangereux. Ils auraient pu au moins dire le temps mis en moyenne pour aller jusqu’au bout, mais non !

    Bref, nous commençons. Nous attaquons la grimpette rudement à travers la forêt jusqu’au Marion Lake où l’on fait une pause après un premier point de vue sur les montagnes alentours.

     

     

    sommets_environnants

     

     

    Puis nous poursuivons à travers les rochers et le raccourci qui ajoute à la verticalité. Le soleil tape. On transpire (enfin moi, surtout ! Quand je vois les deux cabris qui m’accompagnent, je suis un peu verte. Je n’arrive franchement pas à comprendre comment Sam fait pour être toujours en avance alors qu’il a au moins 6 Kg de matériel photo, 9 Kg de porte bébé + le bout’chou pesant une dizaine de Kg et le porte bébé rempli en plus de vivres et d’eau…. ).

    Nous débouchons enfin sur l’étage alpin. Je me dis, ça y est, c’est la fin ! Il est rempli de fleurs sauvages. Là, au loin, je vois un refuge ! Super, généralement les restes de colonies britanniques ont des toilettes partout, ça doit être ça et ça sonne la fin !

     

     

    plateau

     

     

    Mais non ! Le chemin se poursuit et continue de grimper pour passer de l’autre côté de la montagne. Tuez-moi, mais psychologiquement, ne plus voir le point de fin alors que ça grimpe autant, c’est dur ! J’ai juste des envies de meurtres, ma fatigue et ma sueur aidant. Je traîne au bord de la neige éternelle en voyant la montée qui m’attend. Verticale. Encore !

     

     

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    Après ces derniers efforts qui m’en coûtent, nous arrivons au sommet et là, je m’assois au pied du panneau indiquant la fin de la rando, laissant les deux photographes aller jusqu’au bout de la crête pour s’amuser à faire des photos.

     

     

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    Pour le moment, je suis trop fatiguée pour profiter pleinement du magnifique panorama sur Sir Donald, le plus haut sommet en face. Pour le moment, c’est ma mauvaise humeur qui me maintient éveillée et je dois récupérer le temps de la pause repas.

     

     

    boutdubout

     

     

    Ce n’est qu’après cette pause que je consens à utiliser mes yeux et commencer à respirer pleinement. Nous pouvons redescendre et nous passons par le chemin normal histoire de changer un peu.
    Or, dans un secteur d’avalanche caillouteuse, la neige bloque le passage. Aïe. Nous décidons de contourner le passage de la neige en grimpant sur des cailloux parfois instables. On se fait assez peur pour le coup. La prochaine fois, plus de passage enneigé, c’est vraiment trop imprudent !

    Au moins, pour nous consoler de cette frayeur, nous verrons une marmotte et nous redescendons au camping (après que Sam ait indiqué sur le sol un petit message déconseillant le passage normal pour les futurs randonneurs. Aura-t-il servi ? Ca, on ne le saura pas…)

    La descente continue, bien plus courte que l’aller forcément. Le camping ressemble à un havre de paix et de repos. Petite toilette de chat (forcément pas de douche !) et lavage de cheveux à l’eau bien fraîche de montagne pour enlever toute cette sueur. Petit repas avant de sombrer dans le sommeil.


  • Samedi 26 Juillet : Balu Pass

    Samedi 26 Juillet : Balu Pass

     

     

    Ouh ! Le réveil est frisquet : 3,5°C seulement ! Il est bien dur de se lever, mais c’est nécessaire.

    Nous allons tout d’abord prendre une douche bien chaude avant de partir pour Glacier National Park. Sur la route, nous nous arrêtons à Golden pour faire des courses puis allons jusqu’au camping d’Illecillewaet.

    On installe tout d’abord le camp (car c’est un camping first-served) et nous préparons les sandwichs pour la balade.

    Nous repartons alors en voiture pour le centre d’informations de Glacier où se trouve justement le point de départ de la randonnée de Balu Pass, 800 mètres de dénivelés…

    Elle commence assez durement : une pente bien abrupte dans la forêt avant de déboucher sur une rivière. A partir de là, on monte graduellement.

     

     

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    Le lieu est rempli de marmottes ! Elles ne sont guère farouches, on dirait même qu’elles prennent la pause, même si en fait, on doit les déranger dans leur bain de soleil.

     

     

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    Nous arrivons en hauteur au niveau d’un étage alpin : c’est vert, c’est plat, c’est beau, c’est paisible…

    Avant d’attaquer un lacet… C’est-à-dire, de la côte, de la côte, de la côte et nous arrivons enfin au sommet du col Balu (nommé ainsi d’après l’ours Baloo de Kipling, sisi, car il s’agit d’un territoire d’ours).

     

     

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    Nous avons ici un fantastique panorama sur les glaciers et les sommets alentours, et marchons même dans la neige !

     

     

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    Après un bon repas amplement mérité sur les hauteurs, nous redescendons tranquillement jusqu’à la voiture (après un dernier au revoir aux marmottes).

     

     

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    Nous retournons au camping pour manger : poulet rôti et maïs grillé au menu ! Nous voici prêts à nous endormir pour récupérer….


  • Vendredi 25 Juillet : Plain of Six Glaciers

    Vendredi 25 Juillet : Plain of Six Glaciers

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    Il pleut encore ce matin ! Décidément, on n’aura pas de chance à Lake Louise…

    Nous prenons le petit déjeuner au chaud dans la cahutte et partons aux douches. Juste après notre toilette, nous nous dirigeons vers le Lac Louise.

     

     

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    C’est au pied de ce lac que se trouve un immense complexe hôtelier que je trouve personnellement bien moche, mais qui fait apparemment la fierté du lieu. Des hordes de touristes se pressent un peu partout et nous prenons le départ d’une randonnée très populaire : Plain of six Glaciers, et nous prévoyons le retour par Mirror Lake (bien que l’inverse soit également possible).
    Après 1Km de marche à pieds, cela grimpe assez dur. Les hordes de touristes ont disparu, restés auprès du lac Louise et de ses eaux laiteuses.

     

     

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    Nous arpentons la montagne et il fait de plus en plus froid. Un vent glacial s’est levé et nous n’allons même pas jusqu’au bout du look-out tant les conditions sont mauvaises. La pluie nous fouette le visage et nous espérons trouver refuge à la maison de thé qui se trouve au sommet.

     

     

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    Malheureusement, déjà, elle est bondée de toute part et ne pouvons pas aller à l’intérieur, mais de plus, même si nous prenons un chocolat chaud, on nous fait comprendre qu’il faut qu’on se dépêche de partir de là pour faire un peu plus de chiffre d’affaires. Pas du tout sympathiques, et pas du tout compréhensifs au vu des conditions atmosphériques ! Bref, le refuge chaleureux qui nous faisait rêver durant notre ascension s’est transformé en glaciale entreprise n’ayant aucun sens commercial et voulant juste faire rentrer des sous…. Je ne la conseille absolument pas.
    Nous mangeons un bout vite fait et changeons le polaire de Sam en grenouillère pour les jambes du chocobo avant de repartir.

    Ouf, après un peu de descente, nous voici à l’abri des rafales de vent et la balade prend un caractère bien plus agréable malgré la pluie.

    Nous traversons la forêt et avons une belle vue sur les eaux du lac Louise en contrebas.

    Nous irons jusqu’au lac Mirror en faisant l’impasse sur le lac Agnes tout en haut (bizarrement, la perspective de grimper bien droit pour redescendre bien à pic ne m’enchantait guère sous ce temps).

     

     

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    Le lac Mirror est une petite enclave de paix aux eaux limpides. C’est un lieu agréable où on peut se poser un peu et reprendre notre souffle en toute tranquillité.

    A présent, nous ne cesserons de descendre. Nous aurons enfin droit à quelques rayons de soleil avant de retrouver la voiture.

    Nous faisons un dernier tour au centre d’informations avant de retourner au feu de la cahutte pour décider de la suite du programme.

     

     

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    Nous décidons de cuire des hot-dogs (une envie soudaine de Sam après avoir vu d’autres campeurs en manger !) et bavarder avec d’autres campeurs. Nous faisons une dernière balade digestive le long de la rivière du camping (sans ours !) avant de se coucher tôt car demain, nous mettons le réveil à l’aube.