• La Péninsule du Sud

    La Péninsule du Sud

    On se réveille avec un petit rayon de soleil, mais on ne s’y trompe pas, il fait toujours froid ce matin !

    Hier, Sam avait remarqué un petit souci au niveau des phares : le commodo ne fonctionnant apparemment plus ! Il en profite ce matin pour voir s’il peut essayer de le réparer (les phares sont obligatoires pour rouler en Islande), ou s’il va falloir s’arrêter à un magasin de bricolage dans une grande ville. Bref, le programme de la journée va dépendre de sa réussite ! Et c’est une réussite, yippie ! On peut dire au revoir à l’Hekla au milieu des lupins, et nous partons tout guilleret à l’attaque de la péninsule sud !

    Hey oui, si nous sommes descendus vers le sud, ce n’est pas un hasard : nous regardons la météo et ses tendances depuis plusieurs jours, et il semblerait qu’une fenêtre de beau temps s’installe pour quelques jours, moyennant les temps maussades de ces deux derniers jours. C’est surtout qu’il y a quelque chose à voir dans le sud : une éruption il paraît !

    Enfin, tout d’abord, nous nous arrêtons à Selfoss. C’est une ville « carrefour » si l’on peut dire, et on se ravitaille en nourriture, mais nous lavons également notre véhicule de toute la poussière des pistes, nous refaisons le plein d’eau et vidons les eaux noires. Et en prime, un petit plein d’essence ! Plus besoin d’aller rendre visite au magasin de bricolage, nous continuons à longer la côte sud pour nous arrêter manger dans une petite ville du coin, Ölfus.

    Pour le coup, on s’arrête près des jeux, dont un trampoline géant. Les jeux sont dans la cour de récréation de l’école si l’on peut dire, mais accessibles tout le temps, et les enfants adorent !

    Le ventre rempli, nous continuons jusqu’à Selatangar, où une ancienne coulée de lave se jette dans la mer. Nous parcourons les plages de sable noir, slalomant entre les bois flottés et regardons avec curiosité les anciennes fondations des maisons de pêcheurs. Comme nous lisons en même temps le « Petit Livre des Islandais du Temps Jadis » de Alda Sigmundsdóttir, c’est le moment de mettre en parallèle ce que nous avons appris lors de nos lectures du soir. Nous marchons dans le sable noir de la plage avant de nous tourner vers les magnifiques coulées de lave, les yeux des loulous devenant brillants (enfin les yeux de Sam aussi !) devant tant de couleurs différentes et chatoyantes.

    La journée est déjà bien avancée, mais nous profitons d’être dans le coin pour montrer les eaux du Blue Lagoon aux enfants. Nous ne nous y baignerons pas, déjà il est tard et ça commence à fermer, en plus c’est cher, et nous l’avions déjà fait onze ans auparavant. Par contre, nous nous promenons sur le chemin alentour pour apprécier le bleu laiteux des bassins.

    Bon, le soir s’avance, c’est le moment de nous garer au parking payant du volcan Fagradalsfjall. Vous savez, celui qui est en pleine éruption ?

    Le parking est payant pour 24H, mais on peut y aller de jour comme de nuit. Nous commençons par prendre un bon repas, et nous nous préparons pour commencer l’ascension. Pour motiver les garçons car il va falloir patienter là-haut, nous n’oublions pas gâteaux et sucreries dans le sac, en plus des plaids et autres couvertures ! On le sait, il n’y a pas peut-être pas beaucoup de nuit, mais le vent et les températures rafraichissent bien le soir !

    Nous commençons à parcourir le chemin déjà bien empruntés par des millions de touristes, et nous allons jusqu’à une récente coulée, encore fumantes. Les secours se trouvent sur la route, et on ne peut s’empêcher de se demander combien de touristes sont imprudents face à ce volcan actif. Déjà, en s’approchant de la coulée, la température augmente et on ne peut que sentir également les émanations de gaz différents. C’en est presque suffocant ! On est prudents et on ne s’amuse pas à aller dessus, et nous ne restons pas non plus très longtemps près de la coulée. Et nous commençons à grimper.

    Le chemin est pentu et roule sous nos pieds. Les bâtons de marche sont les bienvenus ! Le chemin est par ailleurs aménagé au fur et à mesure par les autorités islandaises. On apprendra plus tard qu’il y aura des cordes mises en place pour les montées et descentes. Il y a 4 kilomètres à parcourir avant le premier « vrai » point de vue.

    La pénombre commence à se faire, et on voit quelques points rouges de lave. Et beaucoup de fumée. Parfois, celle-ci prend une teinte rouge, comme si le volcan se rappelait à nous par un soubresaut. Là-haut, on discute avec les promeneurs tout en s’installant pour attendre patiemment que le volcan se réveille un peu plus. C’est un peu un pari. Car même si Sam regarde l’activité sismique régulièrement et commence à faire des tendances, elles ne sont pas toujours justes.

    Notre pari sera perdant ce soir. Nous patienterons 2H30 mais rien. Les enfants se sont endormis, et il commence vraiment à faire froid et surtout, humide. Quitte à s’endormir, autant choisir un endroit plus confortable, car ici, les rochers de lave ont tendance plutôt à nous rentrer dans les fesses et le dos ! Les loulous se sont endormis, épuisés, malgré les gourmandises. On décidera finalement de redescendre aux alentours de 2H30 – 3H du matin, dans la pénombre. On avait des lampes au cas où, mais nul besoin au final.

    Arrivés au 4×4 sur les coups de 4H du matin, on installe très vite les lits et tout le monde s’écroulera, alors que le soleil commence à se lever….