Auteur/autrice : Ju

  • Des volcans à foison

    Et nous voici sous un temps changeant en route pour Landmannalaugar ! C’est une étrange remontée dans le temps. En effet, nous reprenons les mêmes pistes qu’il y a onze ans, et les souvenirs se superposent au présent, se mélangeant et jouant aux différences. De même, le temps dramatique donne un tout autre éclairage car à l’époque, nous avions eu grand soleil.

    Juste avant d’entrer dans le parc, nous nous arrêtons à la cascade de Sigoldufoss, au magnifique bleu. Je trouve incroyable comment la nature peut prendre des teintes différentes pour chaque élément, et c’est à chaque fois de toute beauté. Dame Nature est une artiste des plus accomplies et on ne peut que savourer ses oeuvres d’art, même les plus modestes.

    En entrant dans le parc, le paysage change radicalement : les volcans sont en surpopulation ici et les coulées de lave s’en donnent également bon coeur.  La plupart ne sont actuellement pas actifs et la plupart se targue même d’un lac en leur coeur, faisant plaisir aux yeux de ces surprenantes couleurs. Magnifique !

    Nous commençons par un petit arrêt au Bláhylur, dont le cratère n’a pas moins de 11 000 ans.

    Nous poursuivons jusqu’au Ljótipollur, pas si loin que ça du premier mais qui n’a « que » 550 ans. On s’arrête pour en faire le tour complet malgré le vent qui ne cesse de hurler dans les oreilles. Mais, en Islande, si vous avez les bons vêtements, rien n’est impossible : un bon coupe-vent, des gants et un bonnet et c’est parti ! La terre rouge fait un merveilleux contraste avec le bleu-vert de son lac intérieur, et aux alentours, nous avons un panorama sublime sur la région volcanique. De plus, le soleil nous fait un petit coucou, éclairant la scène, la réchauffant et la magnifiant.

    Bon, de retour de cette première balade, nous prenons le luxe de manger dans la cellule, car quelques gouttes de pluie nous rendent visite ! Il n’y a pas à dire, avoir une cellule, c’est vraiment du grand luxe en Islande ! Cela rend la visite de ce pays bien plus confortable !

    Nous reprenons les pistes jusqu’à arriver au volcan Stútur qui n’a certes pas la taille de ses homologues, mais mérite d’avoir un cône quasi parfait, le rendant très photogénique. On peut de même y grimper pour faire le tour de son cratère. Il y a onze ans, Sam avait eu le regret de ne pouvoir grimper dessus, c’est chose faite à présent ! Il en profite même pour sortir le drône et on ne peut que saluer les performances de cette petite machine qui brave tous les vents pour prendre de magnifiques images !

    Après toutes ces montées et descentes, nous arrivons au camping du Landmannalaugar. Le camping est payant pour à peu près tout, mais… ! On a le droit de profiter gratuitement de la rivière d’eau chaude qui s’écoule et forme même un gué à passer ! On s’y détendra, malgré le froid extérieur, car ici, l’eau chaude provient et des rivières, mais aussi du sol ! Parfois, la température peut être bouillante, et on choisit à peu de choses près notre température en se promenant à l’embouchure des deux rivières. Comme il y a onze ans, il y a toujours un avertissement comme quoi on peut attraper le « prurit du voyageur », mais à priori, nous en avons réchappé !

    Malgré tout, le temps file, et il commence à pleuvoir. Qu’il est dur de sortir de l’eau chaude, mais ce n’est pas comme si on dormait ici ! Nous sortons du parc par les pistes, admirons les éclaircies et finalement, bien plus loin, nous nous poserons à côté de la cascade de Pjofafoss, bien fatigués de notre journée !


  • Journée sous le signe du vent

    Si le vent n’a pas soufflé durant la nuit, c’est une toute autre histoire ce matin ! Et il est froid ! Aucun doute qu’il provient des glaciers alentours !

    Sam veut quand même profiter de la source d’eau chaude (enfin tiède de mon point de vue), mais si rentrer dedans est facile, il aura plus de mal à en sortir ! Il faut dire que le séchage automatique au vent froid n’est pas trop de son goût. On le retrouve frigorifié avant de prendre le volant. Heureusement, il aura un café chaud pour se dégourdir le corps !

    Comme nous étions dans une sorte d’impasse niveau route, nous faisons demi-tour et reprenons les gués de la veille. A noter : ce n’est pas une légende urbaine quand les rangers disent qu’il vaut mieux prendre un gué le matin que le soir ! Il y a une réelle différence dans le débit d’eau ! Nous avions un peu d’appréhension à reprendre le gué de la veille qui nous avait fait peur (quand même !), et bien, rien à voir, c’est presque un pipi de chat (enfin, pas jusque là, mais vous voyez l’idée, n’est-ce pas ?).

    Après ce passage moins épique, nous nous arrêtons au niveau d’un parking avec un panneau qui montre qu’il y a une petite balade à faire de 2Km pour aller voir la langue de glace. Ma foi, pourquoi pas ? 2Km, de la gnognotte et en plus c’est tout plat pendant un bon moment !

    Enfin… ça… c’était sans compter sur le vent. On sort, et on est presque emportés ! Pas de chance en plus, il souffle contre nous. Si Sam ira jusqu’à Hagajökull, je rebrousserai chemin avec les enfants. Déjà, je ne suis pas la plus en forme pour me battre contre les rafales, mais en plus, en aidant les enfants, c’est un pas en avant, deux en arrière ! Tant pis ! Je regarderai les photos de Sam ! On retrouve le calme et le silence à l’intérieur de Wall-E. Comme quoi, à peine quelques morceaux de tôle et voici nos oreilles au repos ! Le vent n’est plus en train de nous hurler dessus. C’est un répit salutaire !

    En attendant, nous repassons un gué (assez important – c’était celui-là qui faisait que la route était fermée pendant longtemps), mais on n’y trouve aucune difficulté (le matin toussa toussa). On s’arrêtera peu après pour manger au camp des rangers. On y voit leurs impressionnants véhicules de secours, mais aussi…. pas mal de voitures lambda. Comment font-elles pour venir jusqu’ici alors que bon, on est sur des F-roads, spécifiques aux 4×4 (et vu les cailloux et les trous, c’est pas rien non plus). Et question plus importante, comment font-elles pour passer les gués ? On comprend un peu mieux pourquoi les rangers ont des véhicules qui font le double des nôtres s’ils doivent sans cesser porter secours et tirer hors de l’eau ces véhicules de tourisme…. Et qu’ils en aient marre que beaucoup de touristes ne respectent pas les panneaux et ne les écoutent pas !

    Enfin, après notre repas du midi, nous reprenons la piste vers le sud, direction le Landmannalaugar. Une centaine de kilomètres de piste nous attend. Malheureusement pour nous, le temps alterne entre maussade, pluie, vent et froid, parfois tout ça à la fois. Pourtant que cela doit être magnifique avec un rayon de soleil ! Le beau temps ne pouvait pas durer éternellement et nous ne sommes pas trop tentés pour nous arrêter pour des balades ou des photos pour le coup.

    Nous sortons du parc et retrouvons la route goudronnée, cela fait tout bizarre, on a presque l’impression de voler sans les cahots des cailloux.

    Nous longeons un grand lac lac aux eaux turquoises et laiteuses magnifiques. Et grande chance, le ciel a l’air de se dégager !

    Nous prenons une piste menant aux rives de ce dernier, et là, le soleil nous sourit, daignant nous offrir un arc-en-ciel pour la soirée. Mais attention, le vent froid souffle toujours autant ! A tel point qu’on aura mis le chauffage le soir !


  • Au milieu de nulle part

    Comme le vent est tombé, des nuées de moucherons nous tiennent compagnie ce matin, en dépit des petites gouttes de pluie. Mais bon, on le sait : il suffit de rouler un peu les fenêtres ouvertes et le vent produit ainsi les emportera bien. Après tout, à part être horripilants, les moucherons ne sont guère dangereux. On n’aura à les supporter que peu de temps !

    Nous quittons notre champ pour rejoindre Goðafoss. A croire que nous n’en avons pas fini avec les cascades !

    Nous nous garons au point de vue le moins fréquenté qui nous permet en plus de descendre au pied de la cascade. Il n’y a pas à dire, je trouve que Goðafoss, même si elle n’est pas la plus impressionnante reste une des plus belles ! J’aime cet arc de cercle, et dès qu’il y a un petit rayon de soleil, la voici encline à accueillir les arcs-en-ciel. Et puis, son nom est quand même poétique ! En descendant le long de la rivière, on peut même savourer une beaucoup plus petite cascade, Geitafoss.

    Après Goðafoss, nous quittons la route goudronnée pour retrouver les pistes ! Après quelques kilomètres à peine, nous pouvons nous arrêter à Aldeyjarfoss, une sublime cascade ornée d’orgues basaltiques (verticaux cette fois !). Elle est haute et possède un débit impressionnant ! Nous nous installerons ici pour manger. Dommage que le temps ne soit au beau fixe, mais nous profitons quand même du paysage !

    En remontant au 4×4, c’est ici qu’on se sépare de la civilisation. La plupart des touristes font demi-tour tandis que nous poursuivons la piste. Une très longue piste. Et pas pour tous les véhicules ! Elle mène jusqu’à l’entrée ouest du Vatnajokull National Park, que nous avions quitté auparavant. Mais il faut y arriver tout d’abord et ce n’est pas une mince affaire ! En fait, nous n’atteindrons le parc que demain probablement !

    Devant nous, la végétation s’efface peu à peu du paysage. Nous nous trouvons face à des plaines désolées, vides de toute vie. Le désert de pierre est visible à des kilomètres à la ronde et nous sommes au beau milieu de nulle part, c’est sûr. Mais avec la 4G quand même. Ce n’est que lorsque nous traversons une rivière (à gué bien sûr) que nous percevons quelques vaillantes herbes s’accrochant au cours d’eau obstinément. Ces tâches vert fluo n’en sont que plus radieuses dans cet endroit noir et gris.

    La pluie s’alterne avec le soleil, les arcs-en-ciel se suivent, se doublent et nous accompagnent pour la journée.

    Au terme de nombreux kilomètres, nous avons enfin un embranchement de route. Nous tournons à gauche, et traversons nombre de gués. Nous sommes en fin de journée. Et certains gués sont notés comme importants. C’est surtout un qui nous donnera des sueurs froides car il y a un fort courant, l’eau est haute et nous sentons les pierres rouler sous les roues de Wall-E. Mais heureusement, notre brave Defender s’en sortira avec les honneurs ! (et nous au sec !).

    Au fur et à mesure des gués, nous finissons par tomber sur un… pont ! Ah ! On en oubliait leur existence, mais oui, au vu de la rivière en contrebas, nous sommes bienheureux qu’il existe. Les glaciers ont fini par nous entourer et nous continuons sur la piste dans ce paysage vide pour atteindre au final… une source d’eau chaude !

    L’arrivée ressemble à une oasis. D’un coup, le vent tonitruant semble être moins puissant, l’herbe et les plantes sont plus luxuriantes. A n’en pas douter qu’elles trouvent du réconfort auprès de la température douce de la source. Nous nous arrêtons au parking, il est déjà tard, même si on en oublie la nuit, ici, dans ce pays à la lumière d’été infinie !

    Et si la baignade est douce, le vent rappelle bien durement qu’on est aux pieds de grands glaciers !


  • Entre canyons et cascades…

    Nous petit-déjeunons en compagnie des marsouins ce matin. Le ciel est encore bleu et après le petit ménage journalier (oui, la poussière de cendres, ça rentre vraiment partout !), nous reprenons la route pour entrer dans la région de Jökulsárgljúfur.

    On s’arrête tout d’abord sur le parking de Hijódzklettar. Tout d’abord, rien ne laisse présager de ce que nous trouverons. L’étendue est plate, et on sent qu’un futur rond-point se dessine pour les voitures. Le vent a tout de même gagné en force et nous commençons à connaître la joie de la poussière de sable dans les yeux.

    Ceci dit, après avoir pris de quoi manger, les bâtons de marche et de quoi battre, nous descendons le long d’un petit chemin serpentant dans les hautes herbes. Arrivés au panneau, nous tournons à droite et descendons un canyon sur des sentiers de terre nous amenant à longer de fabuleuses formations rocheuses où l’on peut admirer des orgues de basalte… horizontaux ! En effet, il est beaucoup plus « courant » d’en rencontrer des verticaux, mais ici, ils ont cette spécificité. En les regardant de plus près, on a l’impression d’observer un énorme essaim d’abeilles. A croire que la Nature aime la géométrie !

    Nous marcherons durant 7Km, suivant la puissante rivière et grimpant jusqu’à des sommets parsemés de terre rouge. Magnifique !

    Nous voici bien en train pour poursuivre nos découvertes du jour. Nous retrouvons la route et descendons vers le sud. Nous prenons une piste toute cabossée qui nous mène à Hafragilsfoss, une superbe cascade. Le vent s’est levé et charrie avec lui le sable. Nous en respirons à force ! Il hurle à nos oreilles tandis que nous marchons jusqu’au point de vue pour voir la cascade. On a un sublime panorama et nous observons avec grande stupeur la différence de couleur de l’eau en fonction de la force du courant. Si elle est d’un marron grisâtre à emporter sable, terre et cailloux, elle devient d’un magnifique bleu outremer digne des Caraïbes quand elle est au calme !

    Nous quittons l’endroit pour rejoindre le parking des deux cascades de Selfoss et Dettifoss. Dettifoss est éminemment célèbre pour avoir le débit le plus important d’Europe, autant dire qu’elle amène nombre de visiteurs : le parking ressemble à ceux de Disney (enfin à l’échelle de l’Islande hein !). Et si l’on venait d’un endroit où nous avions rencontré deux promeneurs pendant 4H, voici qu’on en croise plusieurs centaines, voir milliers d’un coup ! Le choc est immense !

    On commence par prendre le chemin de Selfoss, la moins impressionnante des deux (on le fait graduellement) et de même, comme elle est moins réputée, il y a beaucoup moins de monde qui lui rend visite. Et pourtant, elle est déjà impressionnante ! De l’eau qui coule à tout va, un grondement aux oreilles… ! Cela nous met en bouche pour Dettifoss. Bon, là, il faut commencer à jouer des coudes, mais plus on s’approche, plus le grondement assourdit nos oreilles.

    Bon, esthétiquement parlant, ça n’est pas la plus jolie, qu’on se le dise. L’eau est d’une couleur boueuse forcément, mais… le débit est tout simplement dingue ! On ne peut s’empêcher de s’imaginer ce qu’il se passerait si quelqu’un tombait de si haut. Impossible de jouer avec l’eau comme Pocahontas, on s’en trouverait forcément aspiré, ou probablement assommé par les tonnes d’eau nous tombant dessus !

    Ceci dit, nous resterons un certain temps à admirer Dettifoss, remontant tous les points de vue possibles et l’observant sous toutes les coutures avant de la quitter et reprendre la route.

    Nous continuons à rouler vers le sud puis l’ouest, bouclant ainsi notre « Husavik Tour ». Nous repassons donc forcément par Myvatn, reconnaissant sans peine les paysages volcaniques au couleurs ocres. Nous poursuivons un peu plus loin, retrouvant la compagnie des moutons dans les champs, ayant laissé sans regret la foule derrière nous. Nous aurons la surprise cependant le soir de voir des cowboys islandais déplacer leur troupeau de chevaux au grand galop. Un bien beau spectacle !

    Ne reste plus qu’à nous dessabler pour profiter d’une bonne nuit de repos !


  • Ballet de baleines

    Réveil matinal pour nous ce matin, et à vrai dire, personne ne traîne !

    En effet, notre bateau de whale watching décolle à 9H, et il faut quand même signaler notre présence un peu avant au bureau du Whale Watching. Le soleil est au rendez-vous et nous croisons les doigts pour que ce soit la même chose en mer ! Ayant déjà fait plusieurs whale watching, nous savons d’expérience qu’on a quand même plus de chance de bien observer les animaux marins par beau temps et par une mer calme qu’agitée. Par précaution, Esteban prend du nausicalm car c’est le plus enclin au mal de mer (et un sac à vomi dans la poche et d’autres dans le sac à dos, on ne sait jamais !).

    Pour le coup, nous avons réservé avec la compagnie North Sailing, eh bien, on l’avait déjà prise il y a onze ans, et on aime bien leurs bateaux ! Mais bon, il y a d’autres compagnies évidemment et tout dépend s’il y a du monde ou non. Certains prendront des zodiacs pour s’approcher au plus près, mais ce n’est évidemment pas le même prix !

    Pour le coup, 9H pile, nous montons à bord du Nattfari, accompagné de Christian, notre capitaine ! Il a un super bon accent et est très charismatique, donc ce sera un véritable plaisir de naviguer avec ses explications !

    En quittant le port, la mer se mouve au gré d’une petite houle puis, devient d’huile. Le soleil nous réchauffe et nous sommes en manches courtes au grand large ! Un vrai bonheur ! Aucun nuage à l’horizon, nous pouvons voir à des lieues à la ronde le moindre mouvement d’eau.

    Nous commençons nos observations par les macareux du coin (il y a une île pas très loin qui abrite une colonie), puis quelques dauphins à nez blanc viennent jouer aux abords du bateau. Si les dauphins offrent un ravissant spectacle en se chamaillant, ils auront la vedette volée par pas moins de quatre baleines à bosse différentes.

    Si au départ, nous avons le classique « je monte à la surface pour prendre ma respiration et je replonge », bientôt, elles nous gâteront. Nous aurons la surprise d’avoir une baleine à bosse passant sous notre bateau ! Wha ! Le mal de coeur s’envole à mesure que l’excitation de l’observation augmente ! Bientôt les enfants bougeront d’eux-mêmes cherchant le meilleur point de vue pour voir au plus proche les baleines faire leur show. Sam, quant à lui, a grimpé sur les hauteurs pour voir le plus loin possible.

    Nous sommes déjà comblés par ce tour en bateau, mais nos doigts n’auront pas été croisés pour rien. Du coin de l’oeil, au loin, alors que nous quittons notre baleine, une autre, là, au loin, commence à faire de grands splashs. Sa silhouette sort complètement de l’eau, se laisse retomber dans un torrent d’écume… avant de recommencer !

     

    Ni une, ni deux, notre bateau se dirige vers ce spectacle merveilleux. Nous sommes en plus les seuls à l’horizon. Les baleines à bosse peuvent sauter une fois de temps en temps (et ne pas recommencer), mais celle-ci nous offre une représentation magnifique. Plus d’une demie-heure de saut, de remuage de nageoires, passant sur le dos, sautant de nouveau, nous éclaboussant… ! Magnifique ! C’est un spectacle rare, nous en avons les larmes aux yeux tellement nous sommes émus. Notre baleine amène d’autres spectateurs et c’est un tel déchirement de devoir s’éloigner. Mais bon, on imagine bien que le temps est limité et nous avons pu profiter de ce spectacle intime. Surtout que pour respecter les baleines, il est demandé de ne pas y avoir plus de trois bateaux autour de ces dernières. Et de toute façon, l’horloge a tourné, cela fait bientôt donc trois heures que nous sommes en train d’observer, aux aguets et sur le qui-vive, nous gavant de cette vie sauvage magnifique et si mystérieuse.

    D’ailleurs, sur le retour, le bateau nous offre beignets à la cannelle et chocolat chaud. Tout le bateau est encore sous le choc car tout le monde savoure son encas sans plus regarder autour de lui ce qui pourrait se passer. A croire que nous avons eu notre compte ! Les enfants s’endorment d’émotions sur le retour !

    Après cette petite sieste pour eux, nous regagnons le plancher des vaches pour le repas. Il est midi quand même et nous sommes encore tout émerveillés. Les enfants veulent en savoir plus sur les baleines et nous en profitons donc pour aller visiter le musée de la baleine d’Husavik. En plus, on a quand même une réduction avec notre billet, autant en profiter.

    Le musée n’a guère changé en onze ans. Nous regardons les squelettes reconstitués des animaux marins, donnant une belle échelle aux enfants, sans oublier la nouvelle pièce : un squelette complet de baleine bleue qui s’était échouée peu après notre départ dans le passé. saisissant ! Nous sommes bien petits à côté des restes de cette géante.

    En sortant du musée, nous prendrons notre repas du midi et referons un tour à Nettö, pour prendre du pain et là… BINGO ! Il y en a ! Parfait ! Nous faisons quelques réserves (et il y a vraiment moins de monde sur le coup de 14H… ). On profite de la ville pour faire le plein d’eau et d’essence et quittons Husavik avec encore plein d’étoiles dans les yeux.

    Vu l’état de fatigue des enfants, nous nous arrêterons assez tôt plutôt que de commencer le chemin des cascades. Ce sera pour demain ! On s’arrêtera sur une plage, nous nous baladerons tout le long sur ce sable gris cendres, regardant les trésors que la mer rapporte, entre pierres ponces et ossements.

    Nous retournons manger à l’intérieur de Wall-E, le soleil n’étant plus aussi présent que ce matin. Les fenêtres grandes ouvertes, nous avons une vue magnifique sur la baie. D’ailleurs, il se trouve que les enfants ont des yeux de lynx, car très vite, Jarod s’exclame qu’il voit des dauphins… et oui !! Des dauphins nagent dans la baie ! Enfin, il s’agit plutôt de marsouins communs d’après ce qu’on observe de leur nageoire dorsale. Encore un magnifique spectacle, toujours aussi magique, pour finir la soirée !


  • Le Lac Myvatn

    A peine étions-nous couchés hier soir que le vent s’est tout à coup levé et a soufflé toute la nuit ! Par précaution, nous avons de nouveau baissé le toit de la cellule.

    Ceci dit, même si nous étions rassurés que la cellule ne s’envole pas, le vent n’a pas arrêté de rugir et autant dire que nous n’avons pu nous reposer comme il se doit. Pourtant, c’est une journée pleine de découvertes qui nous attend !

    La région de Myvatn regorge de lieux tous plus étonnants les uns que les autres, disséminés tel un circuit autour du lac. Nous commençons donc par la grotte de Grjótagjá. Il s’agit d’une grotte, abritant une source d’eau chaud aux alentours des 40°C. Malheureusement, elle n’est pas accessible à la baignade, car le terrain est très instable. Située sur une faille, très visible en hauteur, les pierres peuvent tomber de ci, de là, et surtout, la température de l’eau peut bouger à tout moment, comme ce fut le cas dans le passé. Comme elle est sur un terrain privé, les propriétaires ne veulent encourir aucun risque. Ceci dit, pour goûter les plaisirs de cette eau chaude, il suffit juste de s’appeler Ygritte et Jon Snow et de jouer dans une super-production s’appelant Game of Thrones (oui, c’est le lieu du tournage – ceci dit et comme d’habitude j’ai l’impression, les lieux me semblaient plus spacieux dans la série.)

    Bon, la visite ne dure pas très longtemps, et nous quittons les eaux rêveuses de la source pour partir en quête de pain.

    Hey oui, nous retournons à Reykjahlíð, en espérant qu’ils aient bien reçu la livraison de pain de mie, parce que quand même, ça commence à manquer. Ouf ! C’est chose faite, mais voilà, comme quoi, cela pourrait être le nerf de la guerre en Islande : faire face d’un coup à une pénurie d’un aliment indispensable. Il faut dire qu’à certains endroits, l’afflux soudain de touristes est vraiment trop pour que la petite localité, à peine plus grande qu’un village, ne puisse l’absorber…

    Pour le coup, nous suivons le chemin pour nous rendre à Dimmuborgir. Le coin est connu pour ses « châteaux noirs » qui sont d’anciennes coulées de lave ayant pris la forme d’arches ou encore de grottes. Les lieux sont plus gris que noirs, surtout pour ceux qui, comme nous, reviennent du parc national où nous avons pu observer de très près des coulées très récentes. Enfin, même Leirhnjúkur était bien plus impressionnant. La balade est ceci dit très simple, goudronnée la plupart du temps afin de permettre aux touristes de ne pas trop abîmer la flore environnante, en marchant off road.

    Nous partons du coin pour nous rendre au parc de Höfði qui borde le lac Myvatn. Il s’agit d’une petite enclave pleine d’arbres et aux parterres fleuris, donnant un joli point de vue sur le lac, mais aussi sur toute la faune environnante. Les célèbres moucherons du lac attirent en effet nombre de canards, d’oies, d’oiseaux en tout genre pour y nicher avant de repartir pour l’hiver vers des contrées plus ensoleillées. Il y en a vraiment des centaines, peut-être des milliers !

    D’ailleurs, même en marchant sur le chemin, il faut faire attention car personne n’est à l’abri d’un petit poussin se jetant dans nos pieds !

    Après le petit casse-croûte du midi (avec du pain on a dit !), nous longerons les rives du lac, admirant les eaux scintillantes et appréciant le spectacle donné par tous ces canetons apprentis-plongeurs. C’est magique et apaisant.

    Pour la suite du voyage, nous partons en direction des « pseudo-cratères » de Skútustaðagígar, où nous retrouvons par le plus grand des hasards nos amis de bivouac du cratère ! Nous marchons tranquillement dans les hautes herbes, faisant attention à tous les oiseaux nichés sur les rives. La balade est tranquille, et comme le vent souffle, nous ne serons guère embêtés par les moucherons.

    Nous nous redisons au revoir, et retournant cette fois au 4×4 pour faire un peu plus de route, direction Husavik. Nous quittons la région du lac et ses milliers de canards, roulant à travers les champs de lupins violets avant d’atteindre la ville et…. un Netto ! Ah ! Des courses de frais ! Dommage pour nous, nous tombons sur l’heure de pointe…. et pas de pain encore ! Heureusement que nous avons pu en trouver ce matin…

    Nous quittons le supermarché pour le petit port de Husavik, la capitale de la baleine ! En effet, si nous sommes dans le coin ce soir, c’est parce que nous avons réservé pour un whale watching le lendemain. On a regardé la météo, elle devrait être au beau fixe, ce qui veut dire qu’il y a plus de facilités d’observation des baleines. Mais ça, c’est demain. Pour le moment, nous nous promenons, regardant les bateaux destinés à cette activité, et aussi les autres ! La ville est calme et paisible, et la plupart des restaurants ou autres se situent tous sur la jetée. En plus, les garçons croisent les doigts car, il y a potentiellement, des doudous pour remplacer les leurs, tapis dans leur sac oublié à la maison.

    Nous partirons de la ville, non loin de là, près de la mer. La fin de journée est magnifique, et un courageux n’hésite pas à se jeter à l’eau pour jouer dans les vagues. Les sternes arctiques nous offrent le concert de leurs cris, tandis que Sam vérifie l’état de Wall-E après toutes ces pistes dans le parc national. Personnellement, je m’attaque à quelques travaux de couture. Tout ce petit monde est excité par le grand événement de demain et nous dormirons, plein d’espoir de vivre encore des merveilles !

     

     

     


  • De la géothermie en vrac

    Tout le monde fait la marmotte ce matin !

    En effet, il n’y a eu aucun vent et nous sommes tous en train de récupérer de notre début de voyage sur les chapeaux de roue ! Les pistes, ce n’est pas ce qu’il y a de plus reposant !

    Mais le ciel est d’un bleu d’azur, le soleil nous montre toute sa splendeur ! Alors nous commençons par grimper au sommet du cratère qui nous a bien accueillis cette nuit. Il s’agit de Hrossaborg, et il a servi de décor dans le film d’Oblivion (son rôle était d’être un ancien stade en ruines… et vous savez quoi ? La taille rendue n’est pas du tout la même dans le film, en vrai, il est bien plus petit qu’il ne le laisse présager !). La grimpette nous permet de nous délier les jambes et une fois redescendus, nous discutons avec nos voisins d’une nuit avant de reprendre la route.

    Nous rejoignons la célèbre région de Myvatn (le lac aux moustiques !) qui montre en peu de kilomètres un nombre impressionnant de paysages différents, laissant savourer le spectateur les merveilles que peut receler l’Islande. Ici, elles nous sont données sur un plateau, ces merveilles.

    On pousse tout d’abord jusqu’à Reykjahlíð, le bourg du coin pour faire le plein d’essence, une nouvelle beauté à Wall-E, le plein d’eau et essayer de trouver du pain. Malheureusement, la seule supérette du coin est complètement dévalisée pour ce jour. Bon, eh bien, nous continuerons sans pain ! On a quand même à manger, c’est juste qu’on ne fera pas de sandwichs ces prochains jours !

    Allez, hauts les coeurs, la région n’attend que nous !

    Nous commençons par le célèbre site de Hverir où les marmites de boue s’enchaînent, parfois nous arrosant avec leur ébullition hasardeuse. L’odeur de souffre vient s’insinuer dans nos poumons et nous marchons sur un sol complètement imprégné de tous ces minéraux : de l’ocre, du blanc, du rouge…. ! Après notre séjour dans le noir et la cendre, les couleurs se vautrent sur le sol, explosent à nos mirettes dans un tableau de peinture projetée (un peu comme les marmites quand elles nous offrent quelques gouttes chaudes !). L’air est chaud, mais comment en douter quand les cocottes-minutes se déchargent sous nos yeux de vapeur d’eau ? Nous décidons de prendre le chemin pour grimper la colline afin de disposer d’un superbe panorama. Le sol donne une impression de chaleur (probablement parce qu’il Est chaud). Enfin, dans les hauteurs, on dispose d’un peu de vent frais, cela fait le plus grand bien, même si les graviers tendent à se dérober sous nos pieds dans les montées et les descentes – le désavantage d’un temps sec, mais on ne va pas s’en plaindre en Islande !

    Nous reprenons la route en passant devant une douche d’eau chaude continue sur le bord de la route (il y a la queue de campeurs et curieux pour en profiter), puis passons sous les énormes tuyaux de l’usine géothermique non loin. Ce chemin, nous l’avons déjà parcouru il y a onze ans. Il y a tant de choses qui sont encore là de nos découvertes et si les lieux sont bien plus touristiques qu’avant, j’ai l’impression de retrouver de vieux amis dans ces paysages familiers. De ce côté-là de Myvatn, j’ai toujours été impressionnée comment se mêlaient la nature et ce côté un peu industriel et fumant qui correspondrait tant à un univers steampunk !

     

    Nous commençons par le cratère Viti, dont on ne peut plus faire le tour, certains pans du cratère s’étant effondrés. Mais le lac scintille de mille feux et sous ce soleil, les couleurs sont magnifiques. Il y a même encore de la neige qui s’attarde !

    La visite n’est pas très longue et nous poursuivons jusqu’au Leirhnjukur où d’un coup, le noir et la cendre reviennent et s’étendent. Le verdoyant laisse la place au chaos et nous déambulons à travers les champs de lave encore et toujours fumants. Nous parcourons quelques 4Km dans la zone, suivant bien le chemin parfois labyrinthique dans les roches, en longeant la fin des anciennes coulées de lave. Incroyable de se dire dans ce paysage cataclysmique que les volcans sous nos pieds pourraient reprendre de l’activité à tout instant !

     

    La région a bon nombre de choses encore à nous offrir, mais pour le coup, on s’en tiendra là pour ce soir !

     


  • Désert de cendres

    Le réveil est un peu difficile ce matin, notamment à cause du vent omniprésent.

    Avant de quitter le campement, Sam se renseigne auprès des rangers de l’état des pistes pour aller vers quelques endroits désertiques. Tout va bien jusqu’à la fermeture de la piste qui mène au sud, mais la ranger conseille quelques autres endroits au passage, et surtout… si on a un problème… il suffit juste de l’appeler car il y a bien du réseau au milieu de nulle part… ! Hey oui, il y a bien une chose qui nous a surpris durant ce voyage, c’est à quel point on reçoit bien le réseau ! A moins d’être dans une vallée bien encaissée, régulièrement nous avons des sursauts de 4G un peu partout !

    Nous nous mettons en route donc, prenant une piste qui sera forcément une impasse avec cette route fermée, mais il y a néanmoins quelque chose qui vaut le coup d’oeil : une des plus récentes coulées de lave ! Elle provient de l’éruption du Holuhraun en 2014. Pour y aller, il faut traverser un désert de cendres noires. Impressionnant ! Il n’y a rien à des kilomètres à la ronde, juste le sable et les quelques traces des voitures prenant ce chemin. On n’en rencontrera aucune d’ailleurs jusqu’à ce qu’on se gare. Rouler dans le sable est une sensation étrange : on glisse, la voiture danse un peu et surtout on ne se dit qu’il ne faut surtout pas s’arrêter pour ne pas se retrouver coincés (ceci dit, avec Wall-E, je gage qu’on se serait sortis sans problème de là !).

    Seuls sur le parking, nous suivons les recommandations de la ranger : bien resté sur le chemin balisé ! Parce que oui, qui dit coulée de lave, dit terrain instable eh oui ! Ce n’est pas parce que cette dernière est refroidie qu’elle ne réserve pas quelques surprises : comme des trous par exemple et un rien peut la faire s’effondrer ! On se promène, observant ce paysage aux allures du Mordor. La lave accroche aux semelles de nos chaussures. Je gage qu’à notre retour, elles en auront pris un sacré coup ! (oui, pas la peine de venir avec des chaussures neuves en Islande – mieux vaut finir les anciennes !).

    Piste fermée veut dire que nous devons faire demi-tour, mais nous allons quand même avant explorer quelques culs de sac. On vogue à travers ce désert sans vie jusqu’à tomber… sur une oasis, à savoir Svartá !

    Oui, là, d’un coup, jaillissant du sable comme un miracle, l’eau coule à flots, formant un lac, et de là, la vie jaillit. Je ne peux qu’admirer les plantes islandaises, montrant une incroyable résistance et profitant de la moindre condition favorable pour pousser et s’étendre, même si lentement. Et un peu de vert amène de suite quelques insectes que les oiseaux viennent sans peine chasser.  Un tel ecosystème est forcément fragile, mais on ne peut que lui reconnaître son abnégation à pousser. Préservons-le au mieux.

    Les teintes de vert sont incroyables : du vert si tendre qu’il en semble fluo en contraste avec ce sable noir. C’est une vraie nourriture pour les yeux, et on le savoure.

    Plus loin, cette source miraculeuse forme une rivière qui traverse le désert, semant son chemin de vert, et se change en cascade luxuriante, Skinandifoss. Ce contraste est magnifique, la vie jaillit de la mort, triomphante de toutes les épreuves. Pour accentuer encore plus cette différence, nous notons un squelette de mouton en contrebas. Mais que faisait-il donc ici ? Lorsque les yeux suivent le cours de la rivière, on ne peut que noter la frontière qu’elle forme entre le désert de cendres et la vallée de vie qu’elle engendre, c’est si visuel !

    On revient au 4×4, car nous avons une longue route qui nous attend, faisant l’impasse sur le point de vue d’une autre coulée de lave, mais pour y aller, il faut passer ma foi un gué assez pentu (et sableux), pour le coup, on se dit qu’il ne vaut mieux pas trop tenté, même si Wall-E s’en sortirait sûrement avec les honneurs. Nous sommes encore novices et la civilisation est quand même bien lointaine (même avec du réseau, on se porterait mieux sans être empêtré).

    Nous retournons à notre point de départ en milieu d’après-midi, à savoir le campement d’Askja ! Nous partons, sachant que la piste sera longue et chaotique, tout en faisant quelques arrêts photos à travers les volcans. Notre route alterne entre gués et pistes de pierres ponces. D’ailleurs, la frontière du parc est physiquement marquée par un gué impressionnant, et pour le passer au mieux, les rangers ont installé une ligne de drapeau à suivre pour ne pas se retrouver coincés. Après ce dernier petit coup d’adrénaline, les pistes se font moins caillouteuses, plus lisses et nous finirons par atteindre notre bivouac du soir : le cratère d’un volcan où nous rencontrerons un couple de Français ! C’est l’occasion de bavarder des choses à faire, de l’état des pistes, d’échanger des informations qui aident à rendre le voyage plus facile… Et surtout, nous apprenons qu’ils prennent le bateau du retour en même temps que nous ! Ce sera l’occasion de se revoir et d’échanger nos aventures terminées !


  • De Kverkfjöll à Askja

    Une nuit sans vent ! Quelle aubaine pour profiter d’un vrai repos !

    Le soleil est radieux, et comme nous sommes dans un campement, avec de l’eau à disposition et de quoi évacuer, c’est le moment pour essayer notre sac Scubba pour une première petite lessive ! Bon, alors, ça permet de dépanner même si j’imagine qu’il faudra frotter les tâches avant de mettre les vêtements dedans, mais ma foi, ça fait le travail pour avoir du linge frais. Comme on va rouler un peu ce matin, on suspend directement le linge dans la cellule. Malheureusement, la cellule fermée.. l’humidité reste dedans et le linge peinera à sécher (on s’en rendra compte plus tard).

    Pour le moment, nous nous dirigeons vers la langue de glace qui s’étend au pied du Kverkfjöll. La curiosité du coin, c’est qu’il y a une source d’eau chauffée par le magma qui creuse naturellement le glacier, et forme ainsi un beau tunnel de glace. Une ranger est sur les lieux, surveillant et expliquant aux curieux de quoi il en retourne. En effet, en été, on ne peut pas s’approcher plus près de ce tunnel, car il y a pas mal d’éboulements et le terrain est instable suite à la fonte des glaces. On apprendra par ailleurs que c’est en hiver que l’eau de la source est beaucoup plus chaude ! En effet, l’été, cette eau chaude se mêle à toute l’eau produite par la fonte des neiges et est nettement refroidie (aux alentours de 2 à 4°C).

    On en apprend pas mal également sur le métier des rangers en Islande. Ils sont en effet chargés d’effacer les traces des touristes ne prenant pas la bonne route afin d’éviter que d’autres ne suivent le mouvement… !

    Par ailleurs, le lieu est riche de « pierres-puzzle » comme nous les avons appelées avec les enfants. Hey oui, il n’est pas rare de voir de gros cailloux fendu en deux ou trois très nettement suite aux différences de température, un bon moyen de réviser les différents états de l’eau et de ce que ça peut engendrer !

    Nous quittons les lieux et le tunnel pour retourner nous garer au campement, mais cette fois, pour attaquer une randonnée. Nous commençons fort en grimpette et en mettant les pieds dans la neige (il y en a un qui est ravi, je vous laisse deviner lequel). Nous continuons à marcher à travers des champs de laver tout en contournant les sommets alentours avant de faire une boucle pour revenir au campement et à Wall-E. Quelques 6Km plus tard (à l’origine, cela devait être 9,5Km mais nous avons passé notre tour pour grimper au sommet d’un des volcans, parce que… eh bien, ça prend un certain temps !), nous voici bien installés dans le 4×4, car notre destination Askja, n’est pas la porte à côté et les pistes ne sont pas les routes les plus rapides si nous ne voulons pas brusquer notre véhicule (qui veut voyager loin ménage sa monture comme on dit !)

     

    Les pistes défilent et ne se ressemblent pas pour aller jusqu’à Askja. On navigue sur la Lune, dans le Mordor, avec ce sable noir, parfois zébré de rouge. Le paysage peut paraître chaotique, et tandis que le vent se lève, les mini-tornades de sable balaient le passage, faisant onduler le terrain. De temps en temps, le noir cède la place entièrement au rouge, rappelant alors des souvenirs lointains d’autres contrées sauvages.

     

    Nous arrivons sur le parking d’Askja vers 18H30 après être passé devant le futur campement de la soirée – et surtout la base des secours (ils ont de sacrés véhicules !). A vrai dire, si l’on doit être coincé dans un gué, c’est plutôt le bon endroit !

    Cette fois-ci, nous prenons un petit goûter en nous préparant, et levons le toit de la cellule, ouvrant un peu les fenêtres du haut pour laisser passer l’air afin de permettre au linge de ne plus se noyer dans sa propre vapeur d’eau. On met les chaussures, je prends les bâtons car il va falloir marcher au moins 2Km dans la neige.

    Alors… comment dire ? 2Km à pied, ça va normalement vite, mais c’est une toute autre histoire avec la neige ! Les deux mille mètres semblent interminables car on ne voit pas la destination et le chemin est certes balisé, mais parfois les petits poteaux sont difficiles à trouver dans ce blanc aveuglant. En plus, Sam se met à saigner du nez sans que ça ne veuille s’arrêter… Mais le voyage en valait la peine car nous arrivons à ce qui rend cet endroit si célèbre : il s’agit d’un volcan au creux duquel se trouve un lac, dont l’eau est chauffée par ce même volcan. Les eaux sont d’un turquoise laiteux, et une odeur de souffre flotte dans l’air. Il paraît que lorsqu’on met la tête sous l’eau, on entend le bruit du volcan.

    Mais pour y accéder, il faut descendre une pente Vraiment glissante et bien verticale. Vu comment se débrouillent ceux qui s’y baignent tout en bas, je reste en haut avec les garçons et Sam y va donc seul. L’eau est aux alentours des 20°C ! Et apparemment, la baignade soigne son nez !

    On l’attend tranquillement, observant et commentant, tout en regardant comment il se débrouille pour remonter. Et nous faisons ensuite demi-tour. A 22H, nous baissons le toit du 4×4 (le linge se porte beaucoup mieux ! Il est preeeeesque sec) pour mener notre véhicule au campement (qui se révélera être le plus cher d’Islande qu’on ait fait pour… aucun service !). En plus, cette fois, le vent a décidé de montrer qu’il était bien présent et souffle à tout rompre. On observe les tentes qui se plient tout en compatissant très fort avant de prendre un petit repas et de se mettre au lit ! La journée fut fort remplie !


  • Le Vatnajökull National Park

    Vous savez qui n’a pas forcément bien dormi cette nuit ? Nous deux ! (oui, les enfants, eux, dormaient à poings fermés). La raison ? Un vent qui n’a cessé de souffler toute la nuit, si fort, que nous n’étions pas trop rassurés quant à l’ouverture de notre toit. Ainsi, en plein milieu de la nuit, Sam a pris la décision de le refermer (sur nous donc). En tout cas, une fois ce dernier bien à plat, la cellule bouge beaucoup moins (je vous avais dit que j’étais ravie de ne pas être en tente ? Oui ? Bon, ben je le redis encore). On peut se rendormir de manière plus tranquille en faisant bien attention cette fois à ne pas se redresser brusquement assis, il n’y a plus la place pour ça !

    En tout cas, c’est rassurant d’avoir cette option, de savoir que l’on peut au fur et à mesure refermer notre cocon sur nous.

    Malgré tout, la « nuit » se passe (oui, ce n’est qu’une pénombre), et nous pouvons ouvrir les yeux et commencer la journée par un petit déjeuner. Nous rangeons les affaires, la cellule et je regarde de manière hargneuse les maillots de bain de la veille qui n’ont pas forcément séché. J’essaie de voir ce que je pourrai mettre en place pour que ces derniers pendouillent correctement. J’utilise la ligne cablée de pinces à linge, je l’accroche aux tenants des « placards du haut » de la cellule, et voilà ! Un bon système D, même si le défaut sera donc la ventilation quand la cellule est fermée.

    Aujourd’hui, c’est direction le glacier de Kverkfjöll, et Sam m’a prévenue : il y aura des gués aujourd’hui ! Et vous savez qui n’a jamais pris de gué ? Ben nous (oui, sinon ce n’est pas drôle !). Et les gués…. ce n’est absolument pas une science exacte ! En effet, il vaut mieux les prendre le matin plutôt que le soir (en rapport avec la fonte des neiges de la journée), et d’un jour à l’autre, ils peuvent changer du tout au tout (ça dépend grandement de la météo aussi). Bref, me voici plongée dans l’angoisse en me disant que finalement, les pistes défoncées de la veille, c’était de la gnognotte. Et si on se retrouvait coincés dans l’eau ? Et si le véhicule était emporté dans la rivière ? Ah, bah quand on ne connaît pas, on s’imagine toujours le pire !

    Pour le coup, on commence par rouler lentement sur les pistes, prenant le temps d’admirer les coulées de lave dans ces paysages lunaires.

    Jusqu’à… ze famous… le PREMIER GUE ! (et je vous spoile un petit peu : rétrospectivement, c’était donc une flaque d’eau un peu grande).

    Sam veut qu’on filme le 4×4 en train de traverser. Alors qui donc retrousse son pantalon, et passe dans l’eau glaciale avec l’appareil photo en main ? Ah oui ! Mais le voici immortalisé ce premier gué ! Ayant été à l’extérieur, je n’ai pu qu’observer que oui, l’eau ne montait pas si haut finalement !

    On reprend les pistes pour arriver vers midi à l’entrée du parc national. On passe un pont, au milieu de nulle part et bim, nous voici accueillis par un ranger qui attend patiemment toute la journée les quelques visiteurs prenant cette route-là pour expliquer les règles en vigueur. Sam pose des questions quant à l’utilisation du drône ou même l’état des routes. En règle générale, les rangers sont toujours de bon conseil, et ils donnent justement des petits trucs quant à comment prendre tel ou tel gué, ou même nous conseille d’aller voir telle ou telle chose qui n’est pas forcément très connue et pourtant qui vaut le coup d’oeil. Et surtout, bien les écouter ! S’ils disent que le véhicule n’est pas fait pour passer par là, c’est qu’il n’est vraiment pas fait pour passer par là (notre petit Wall-E a toujours eu l’approbation des rangers ahah !).

    Nous continuons la piste pendant à peu près une heure et nous nous arrêterons sur le bas-côté aménagé (par des cailloux). On prend le pique-nique et nous éloignons de la route poussiéreuse pour nous installer un peu plus loin, admirant ce paysage venu d’une autre planète. On prendra même le temps de se dégourdir les jambes en poussant un peu plus loin jusqu’à la rivière de pierres ponces. Par ailleurs, je suis bien contente que Sam trace constamment notre chemin quand nous vadrouillons, car oui… on se perd Très facilement.

     

    Notre pause prise, les pistes nous appellent ainsi que d’autres gués ! Pour une première journée de gué, il y en aura eu, et vous l’imaginez, mes pieds se trempent régulièrement dans de l’eau très froide non pas par pur plaisir ! La tôle ondulée fait remuer le 4×4 et nous aussi par ailleurs, et nous commençons à nous habituer à ce rythme si particulier.

    On fait un petit stop à « l’oasis » (après un « petit » gué). Tout n’était que désert noir et tout d’un coup, voici une petite enclave de verdure qui poppe sous nos yeux. Un pur délice et toujours une admiration latente pour cette végétation qui s’entête à pousser dans les endroits les plus reculés dès qu’elle le peut. D’ailleurs, le lieu est habité par un ranger, qui réside dans ce bout du monde pendant les deux mois d’été, là dans sa cabane.

    Après quelques temps à observer et admirer, nous décidons de rejoindre le camping du parc national non loin du glacier. Il n’est presque pas tard quand nous nous installons et cuisinons les « gordons bleus » islandais. Par ailleurs, en utilisant les braises d’un barbecue utilisé par d’autres visiteurs, les enfants arrivent à faire griller quelques marshmallows, un vrai festin pour eux !

    Résumé de la journée : 100Km de piste en 10H ! Ah oui, quand même, c’est pour ça qu’on a peut-être le dos un peu KO. Les enfants veulent même profiter de la soirée pour avancer leur cahier de vacances et nous finirons par un petit conte islandais !